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La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, indisposée par deux marqueurs de la consommation aux Etats-Unis, à savoir les résultats de la chaîne de bricolage Home Depot et les ventes au détail pour avril, qui témoignent d'un ralentissement des dépenses des Américains.
Vers 13H55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,53%, l'indice Nasdaq cédait 0,13% et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,35%.
"Le marché est déçu par les résultats de Home Depot", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial.
La chaîne de magasins de bricolage (-1,49%) a publié un chiffre d'affaires très en-deçà des attentes, en baisse de 4% sur un an. Considéré comme l'un des baromètres de la consommation aux Etats-Unis, le groupe a reconnu que ses ventes étaient "sous pression".
Outre la décélération du marché immobilier, "il y a une détérioration générale des dépenses", a relevé Neil Saunders, de GlobalData, "car les gens réduisent leurs achats non essentiels".
"C'est le pire trimestre de Home Depot depuis longtemps", a relevé Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Cela montre que le consommateur est peut-être plus affaibli qu'on ne le pensait, ce qui augmenterait la probabilité d'une récession d'ici la fin de l'année."
A cela se sont ajoutées les ventes de détail pour avril aux Etats-Unis, qui sont ressorties en hausse de 0,4% seulement, contre 0,8% attendu par les économistes.
Ces donnés "suggèrent que les dépenses des ménages vont décélérer au deuxième trimestre", a anticipé, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.
Le tableau est néanmoins contrasté, car les ventes hors automobile, essence, matériaux de construction et alimentation ont, elles, fait mieux que prévu, avec une croissance de 0,7%, contre 0,3% annoncé.
"Les résultats de Target (mercredi) et Walmart (jeudi) vont être importants pour avoir une meilleure perception des consommateurs", a indiqué Quincy Krosby, au sujet des deux géants de la grande distribution.
Dans l'immédiat, la communication de Home Depot pénalisait tout le secteur de la distribution, du concurrent direct Lowe's (-1,51%), à Target (-0,26%). A l'inverse, le géant du commerce en ligne Amazon échappait au mouvement (+1,21%).
Pour Quincy Krosby, l'orientation des indices s'explique également par "des inquiétudes liées aux négociations sur le plafond de la dette".
Le président américain Joe Biden doit rencontrer mardi les responsables de l'opposition parlementaire, dont le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, pour tenter de trouver un compromis. Mais ce dernier a déclaré lundi que les deux camps avaient encore des positions "éloignées" l'une de l'autre.
Signe que la crise politique commence à influer concrètement sur le marché, le taux des bons du Trésor américain à un mois a atteint mardi son plus haut niveau depuis au moins vingt ans, à 5,57%. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a répété lundi que les Etats-Unis pourraient être contraints à faire défaut sur leur dette dès début juin, faute d'accord.
Sur les échéances plus éloignées, les taux obligataires remontaient légèrement. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'affichait à 3,54%, contre 3,50% la veille en clôture.
A la cote, le laboratoire Horizon Therapeutics (-18,19%) était plombé par une information de l'agence Bloomberg, selon laquelle l'Autorité américaine de la concurrence, la FTC, se prépare à saisir la justice pour bloquer son acquisition par la biotech Amgen (-0,78%). La transaction avait été annoncée en décembre, pour un montant de 27,8 milliards de dollars.
La banque en ligne Capital One (+4,14%) bénéficiait de la prise de participation de Berkshire Hathaway, la holding de Warren Buffett, qui a acheté pour près d'un milliard de dollars de titres du groupe de McLean (Virginie) au premier trimestre.