Drones russes en Pologne : des avions de chasse déployés pour les intercepter, mais ce dispositif est-il suffisant en cas d’attaque ?

Des drones russes ont survolé la Pologne dans la nuit de mardi à mercredi. Le ministre de la Défense, Théo Francken, nous apprend que des militaires belges ont prêté main-forte à l’opération qui visait à les intercepter. Une opération menée dans le cadre de l’OTAN, selon des règles prévues par l’Alliance. Mais ce dispositif est-il vraiment suffisant ?

Depuis plusieurs années, l’OTAN augmente sa présence dans la partie orientale de son territoire. Objectif, protéger et défendre ses membres. L’organisation a dû montrer sa capacité de réaction après le survol du territoire polonais par des drones russes. Des militaires belges ont participé à l’opération pour les intercepter : « Ils étaient en stand-by. L’ordre est parti du quartier général de l’OTAN : protéger la frontière contre une attaque. Des F-16 et des F-35, ont décollé en urgence pour intercepter ces drones », rapporte Theo Francken, ministre belge de la Défense.

Dès 2017, l’OTAN a mis en place des groupements tactiques multinationaux en Europe. Il s’agit de forces prêtes au combat. Il y en a un en Pologne, ainsi que deux quartiers généraux très importants pour coordonner ces forces. 10.500 militaires sont présents en permanence. Des navires se trouvent en mer Baltique.

André Dumoulin, chargé de cours honoraire à l’Université de Liège : « C’est l’idée de réagir très vite là où se trouve une crise, le plus souvent en espérant pouvoir l’éteindre dans l’œuf ou en tout cas de jouer encore dans l’idée d’une forme de dissuasion ».

Le dispositif de l’OTAN va encore être renforcé. L’Allemagne annonce faire passer le nombre de ses avions de combat de 2 à 4 en Pologne, dans le cadre de la police du ciel de l’Alliance. « Poutine se tire toujours une balle dans le pied parce qu’il a poussé la Finlande et la Suède à rentrer dans l’OTAN. Et ce qui se passe ici avec les drones non armés qui ont survolé une certaine zone en Pologne pousse évidemment à davantage renforcer les forces dissuasives », assure André Dumoulin.

Après l’intrusion des drones russes, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence demain à New York.