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À l’étranger, la Roumanie s’apprête peut-être à vivre l’une des élections présidentielles les plus importantes de son histoire.
Le second tour des élections en Roumanie se tiendra ce dimanche, un scrutin crucial pour le pays d'Europe de l'Est, peut-être le plus important de son histoire. Pour bien en comprendre les enjeux, il faut remonter quelques mois en arrière… car ces élections auraient dû avoir lieu en novembre dernier.
Le premier tour s’est bien tenu, le 24 novembre. Et c’est là que la surprise survient : le candidat d’extrême droite Călin Georgescu arrive en tête avec 23 % des voix. Mais deux jours avant le second tour, la Cour constitutionnelle roumaine annule le scrutin. Elle évoque des soupçons d’ingérences russes. Le candidat, ultra-nationaliste et pro-russe, aurait bénéficié d’une vaste campagne de soutien sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Moscou dément.
De nouvelles élections sont programmées pour mai. En mars, la candidature de Călin Georgescu est rejetée par la justice roumaine. Son recours auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme échoue. Une partie de la population dénonce alors une élection "volée".
Un nouveau visage de l’extrême droite
C’est dans ce climat tendu qu’a eu lieu le nouveau premier tour, il y a moins de deux semaines. Un autre candidat d’extrême droite s’est imposé : Gheorghe Simion, 38 ans. Il reprend les thèmes de son prédécesseur : ultra-conservateur, eurosceptique, farouchement opposé à l’immigration, aux droits LGBT+, au soutien à l’Ukraine, et fervent admirateur de Donald Trump. Son discours a séduit : il arrive largement en tête avec 41 % des voix.
L’enjeu est de taille. En cas de victoire de Gheorghe Simion, la Roumanie pourrait prendre ses distances avec l’Union européenne — un tournant majeur pour l’un des pays les plus europhiles d’Europe centrale. L’enjeu est aussi sécuritaire : la Roumanie partage 530 kilomètres de frontière avec l’Ukraine.
Face à lui, un profil totalement opposé : Nicușor Dan, maire de Bucarest depuis 2020, fondateur de l’Union Sauvez la Roumanie, un parti libéral et pro-européen. Deux visions radicalement différentes s’affronteront donc ce dimanche. Et pour l’instant, l’issue du scrutin reste particulièrement incertaine.


















