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L’affaire fait grand bruit en Allemagne. En quelques semaines, six candidats de l’AfD, ce mouvement nationaliste et anti-immigration, sont morts. La police a conclu que cinq décès étaient d’origine naturelle et qu’un candidat s’était suicidé. Pourtant, sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes y voient des « assassinats déguisés ».
La codirigeante du parti, Alice Weidel, a alimenté ces soupçons en évoquant une coïncidence statistiquement « presque impossible », une affirmation relayée par Elon Musk, propriétaire de X et proche de certains cercles de l’extrême droite allemande.
Ces insinuations s’inscrivent dans un climat tendu : en février, l’AfD avait réalisé une percée électorale, obtenant 20,1 % des suffrages et devenant le premier parti d’opposition. Mais en mai, les services de renseignement intérieur ont classé le parti comme « extrémiste », ce qui autorise une surveillance accrue, y compris l’infiltration par des informateurs et l’interception de communications.
Quatre décès en 13 jours
La chronologie a nourri les rumeurs : quatre décès en treize jours, puis deux autres annoncés la semaine dernière par Kay Gottschalk, vice-président régional de l’AfD. Ce dernier tente toutefois de calmer les spéculations, estimant qu’il pourrait s’agir d’un hasard, tout en reconnaissant la nécessité d’examiner chaque cas.
Les autorités rappellent qu’à chaque élection, des décès surviennent parmi les candidats, tous partis confondus. Elles citent d’ailleurs six autres disparitions touchant des formations variées, des Verts aux libéraux.
Au-delà de la polémique, ces décès ont des conséquences pratiques : dans certaines circonscriptions, les bulletins doivent être réimprimés et les électeurs par correspondance revoter. Un rappel que, sur plus de 20.000 candidats en lice dans un Land de 18 millions d’habitants, de tels événements, bien que frappants, restent statistiquement plausibles.



















