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Affaire Kulik: la cour de cassation se prononce mercredi sur le pourvoi de Willy Bardon

La Cour de cassation se prononce mercredi sur le recours de Willy Bardon contre sa condamnation à 30 ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement, la séquestration, le viol et meurtre d'Elodie Kulik en 2002, dont il s'est toujours dit innocent.

Si la plus haute juridiction française fait droit aux arguments de la défense -pour qui le droit n'a pas été correctement appliqué lors du procès en appel- Willy Bardon, 47 ans, verra sa condamnation annulée et devra être rejugé.

En cas de rejet, ses avocats prévoient de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, a assuré à l'AFP l'un d'eux, Gabriel Duménil.

Depuis son arrestation en 2013, Willy Bardon clame son innocence. Condamné en première instance à 30 ans de réclusion pour enlèvement, séquestration suivis de mort et viol, il avait tenté de se suicider à l'énoncé du verdict. En appel, en juillet 2021 à Douai, il a été condamné à la même peine, la cour l'estimant également coupable de "meurtre".

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2002, Elodie Kulik, qui avait été enlevée dans sa voiture après un accident inexpliqué dans la Somme, avait réussi à appeler brièvement les pompiers, laissant un enregistrement glaçant où ses cris se mêlent à deux voix d'hommes. Elle avait été violée, tuée et brûlée dans un champ, à six kilomètres.

L'enquête avait d'abord patiné dix ans, jusqu'à l'identification d'un suspect, Grégory Wiart. Mais l'homme est mort depuis, cependant en fouillant son cercle proche, l'enquête met en cause Willy Bardon, reconnu par plusieurs témoins sur l'enregistrement sonore.

Devant la cour de cassation, la défense a soulevé plusieurs problèmes de forme, notamment dans les motivations écrites de la cour d'appel du Nord, qu'elle juge floues.

L'enregistrement ne concernant que l'enlèvement, "on ne comprend pas pourquoi Willy Bardon est condamné sur le viol et le meurtre", alors "qu'aucune preuve" ne le relie à cette "deuxième scène", explique Me Gabriel Duménil. La cour "ne parvient pas à expliquer" pourquoi le crime "forme selon elle un tout".

Autre problème: la présidente a "systématiquement rejeté" les demandes tenant à noter au procès verbal des débats certains "éléments nouveaux", tels que deux témoignages évoquant des "pressions" exercées par les enquêteurs. Cela "témoigne" pour M. Duménil d'une "hostilité à la défense".

Une demande de "supplément d'information", visant à mieux comprendre la présence d'ADN de la compagne de Grégory Wiart sur la scène de crime, avait également été rejetée.

Contactés, les avocats de la partie civile étaient injoignables.

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