Partager:
Contre l’austérité, les «inégalités» et le «déni» démocratique: la France a connu un 10 septembre sous tensions, avec des centaines d’actions et d’interpellations lors d’une mobilisation atypique, née sur les réseaux sociaux, dont l’ampleur a dépassé celle du 1er mai.

En fin d’après-midi, le ministère de l’Intérieur recensait 175.000 participants sur 812 actions - 550 rassemblements et 262 blocages - lors de cette journée «Bloquons tout» relayée depuis plusieurs semaines par des citoyens sur les réseaux et soutenue par les partis politiques de gauche, et les syndicats de la CGT et Solidaires. De nombreuses villes et métropoles ont vu défiler dès la matinée des cortèges fournis de manifestants, encadrés par des forces de l’ordre en nombre, avec une participation qui a dépassé par exemple celle recensée par les autorités lors du 1er mai 2025 (157.000 manifestants).

De nombreux manifestants bravaient encore la pluie dans la capitale en début de soirée, dans une ambiance festive place des Fêtes mais beaucoup plus tendue place de la République, où la police est intervenue vers 19h30, selon des journalistes de l’AFP. Cette mobilisation venue des réseaux, dont certains aspects ont résonné avec le mouvement des Gilets jaunes il y a sept ans, survient au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre.
Plusieurs rassemblements ont été émaillés d’incidents, de gaz lacrymogènes et d’arrestations. En fin d’après-midi, 473 personnes avaient été interpellées dont 203 à Paris, et 339 placées en garde à vue dont 106 à Paris, selon les derniers chiffres du ministère français de l’Intérieur.
Dans le centre de la capitale, un incendie a endommagé la façade d’un immeuble, peut-être provoqué involontairement par une intervention policière, selon le parquet. À Rennes, un bus a été saccagé et incendié par des manifestants sur la rocade, a rapporté Star, le réseau de transports en commun de la ville. A Toulouse, une confrontation a éclaté entre de jeunes manifestants, parfois équipés de masques à gaz, lunettes de ski ou de natation, et les forces de l’ordre.
Côté transport ferroviaire, la station Châtelet-Les Halles à Paris, nœud majeur du transit de la région parisienne, a été fermée à la demande des forces de l’ordre. Idem pour son centre commercial.
Après cette journée, soutenue seulement par la CGT et Solidaires du côté des syndicats, le front commun syndical appelle à son tour les salariés à la grève le 18 septembre.
«Cette mobilisation est un succès», a salué la CGT dans un communiqué, tandis que sa leader, Sophie Binet, a souhaité sur RTL que celle «du 18 le soit encore plus avec encore plus de manifestations et de grèves».
Revoir notre direct sur cette journée particulière en France :
20h29 > Retailleau salue « la mise en échec de ceux qui voulaient bloquer le pays »
Le ministre démissionnaire de l’Intérieur s’est félicité mercredi soir de «la mise en échec de celles et ceux qui voulaient bloquer le pays», à l’appel du mouvement «Bloquons tout».
S’exprimant à l’issue d’une réunion de la cellule de crise à Beauvau présidée par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, Bruno Retailleau a salué «la réactivité des forces de l’ordre». «Les bloqueurs n’ont pas bloqué la France», a-t-il résumé, dénonçant une «confiscation» du mouvement par l’extrême gauche et l’ultra gauche.
18h38 > 175.000 participants recensés en fin d’après-midi en France
Quelque 175.000 personnes participaient aux 550 rassemblements et 262 blocages recensés à 17H45 en France dans le cadre de la mobilisation «Bloquons tout», a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Au total, 473 interpellations ont été effectuées, dont 203 à Paris, et 339 personnes ont été placées en garde à vue, dont 106 dans la capitale, selon ce point, faisant état de «la présence de nombreux militants radicaux dans les cortèges», engendrant des «troubles à l’ordre public».
17h40 > L’incendie d’une façade à Paris peut-être provoqué involontairement par une intervention policière
L’incendie qui a en partie endommagé un restaurant et une façade d’immeuble dans le centre de Paris dans le cadre de la mobilisation «Bloquons tout» pourrait avoir été provoqué involontairement par une intervention policière, a indiqué mercredi la procureure de Paris.
«En l’état de nos informations, il pourrait s’agir d’un départ de feu involontaire lié à l’intervention des forces de l’ordre pour faire face à des regroupements denses et particulièrement hostiles dans le secteur des Halles», a détaillé Laure Beccuau lors d’un point-presse, précisant qu’une enquête sur ce sinistre avait été confiée à la Sûreté territoriale.
16h14 > La façade d’un immeuble en feu dans le centre de Paris
La façade d’un immeuble situé dans le centre de Paris était en flammes mercredi après-midi, alors que des manifestants faisaient face à des policiers à proximité.
Un important panache de fumée s’élevait peu après 16H00 d’une façade d’un immeuble léchée par des flammes près de la place du Châtelet, et des pompiers s’affairaient pour éteindre le feu pendant que les forces de l’ordre évacuaient les alentours, selon des images filmées par l’AFP.
16h > Le Forum des Halles fermé à Paris après des appels aux pillages
15h30 > Plusieurs milliers de personnes à Marseille
Ils étaient 8.000 à Marseille dans le cadre de la manifestation déclarée, selon la police, 30.000 selon un membre de l’organisation du 10 septembre et 80.000 selon la CGT. A Lyon, ils étaient environ 8.000 personnes, selon la préfecture et à Montpellier, quelque 6.000 selon les autorités.
Les manifestations se sont d’abord déroulées dans le calme. A Montpellier, les manifestants brandissaient des pancartes anticapitalistes, pour la défense des services publics, ou proclamant «Lecornu t’es foutu» tandis que plusieurs commerçants avaient préféré baisser le rideau.
Mais dans ces trois villes, une partie des manifestants a quitté les cortèges, donnant lieu à des tensions avec les forces de l’ordre.
13h35 > 295 interpellations en France, 4 policiers blessés
À 13 heures, le ministère de l’Intérieur faisait état de 295 interpellations en France, dont 171 à Paris, ainsi que de 106 actions de déblocage. Selon Le Parisien, quatre membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés.
13h17 > Une tentative d’intrusion au Centre bourse à Marseille
La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé que des personnes ont tenté de s’introduire dans le Centre bourse à Marseille. La mobilisation des forces de l’ordre a permis d’éviter cette intrusion.
12h59 > Certaines salles du Louvre «exceptionnellement fermées»
Le musée du Louvre à Paris a décidé de fermer certaines pièces en raison des manifestations
12h57 > Gare du Nord à Paris évacuée
La gare a été évacuée après l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les manifestants, interrompant le trafic
12h26 > Sébastien Lecornu entre dans la cour de Matignon, salué par François Bayrou

Alors que des affrontements opposent les manifestants du mouvement «Bloquons tout» aux forces de l’ordre dans les rues de Paris, la passation de pouvoirs se déroule à Matignon entre le nouveau Premier ministre et son prédécesseur.
12h20 > LFI affiche son soutien en participant au mouvement
La partie de Jean Luc Melenchon est descendu dans les rues ce matin pour soutenir la mobilisation du 10 septembre « Bloquons tout ». Ils étaient présents à plusieurs endroits du pays.
11h56 > Une centaine d’établissements scolaires perturbés
Le ministère de l’Éducation national annonce qu’une centaine d’établissements ont été perturbés ce matin dont 27 totalement paralysée dans toute la France.
A Paris, des blocages ou filtrages ont été menés à Henri-IV et Lavoisier dans le 5e arrondissement, Lamartine dans le 9e, Voltaire dans le 11e, Claude-Monet dans le 13e ou Hélène-Boucher dans le 20e, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ailleurs en France, des blocages ou filtrages ont eu lieu notamment à Montpellier, Rennes ou Lille.
11h54 > Près de 8 000 personnes rassemblées à Marseille
Selon nos confères du Parisien, quelques dégâts sont à déplorer : poubelles incendiées, bris de vitre, etc. Les forces de l’ordre ont fait usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogène pour disperser des tentatives de blocage.
11h38 > Un policier blessé à Arles (sud-est), un suspect arrêté
Selon la préfète déléguée Corinne Simon, l’agent a été légèrement blessé à l’épaule lors des faits, rapporte BFM TV. Une personne a été interpellée après avoir agressé un policier municipal, a annoncé la préfecture de police.
11h04 > Des tentatives d’intrusions à la Gare du Nord de Paris Selon la préfecture de police de Paris, relayée par Le Parisien, « des tentatives d’intrusion dans la Gare du Nord de Paris ont été déjouées par les forces de l’ordre ». Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
10h20 > « Près de 200 interpellations » en France, annonce Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Les forces de l’ordre ont procédé mercredi matin à « près de 200 interpellations » sur l’ensemble de la France dans le cadre « d’actions de déblocage » lors de la mobilisation « Bloquons tout », a annoncé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, lors d’un point presse vers 10H00.
Selon des chiffres transmis par la préfecture de police de Paris dans la foulée, 132 personnes ont été interpellées dans l’agglomération parisienne. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire et président Les Républicains (LR) a de nouveau accusé « la mouvance de l’extrême gauche » d’avoir « confisqué » cette mobilisation née sur les réseaux sociaux.
10h > Les principaux blocages à 10h
De premières actions ont été recensées également dans l’ouest du pays, avec des manifestants qui ont mis le feu à des objets sur un viaduc près de Caen (nord-est).

Dans de nombreuses villes de l’Ouest, des premières tentatives de blocages ont lieu sur des rond-points habituellement très fréquentés, notamment à Nantes.
Et à Toulouse (sud-ouest), environ 200 manifestants ont bloqué moins d’une heure un rond-point à l’aide de barrières et de pneus. Une banderole noire portant l’inscription «Macron explosion» avait été tendue.
09h40 > Plus de 100 interpellations
En France, plus de 100 personnes ont été déjà interpellées, selon les autorités.

09h10 > Des actions aussi prévues en Belgique
Selon nos informations, des Gilets jaunes wallons prévoient des actions par endroits en Wallonie et à Bruxelles
09h00 > 3.000 manifestants
Sur le coup de 9heures, la gendarmerie nationale a revu son bilan à la hausse et annonce 3.000 manifestants dans tout le pays
08h20 > Un « gros millier de manifestants »
Selon la gendarmerie nationale, citée par nos confrères de BFM TV, un « gros millier de manifestants » est actuellement présent en France dans les différentes mobilisations diverses mobilisations.
07h50 > Déjà plus de 50 interpellations dans la région parisienne.
Sur le coup de 7h50, la préfecture de police de Paris a annoncé l’interpellation de 51 personnes dans la capitale et sa petite couronne.
07h20 > Attention sur l’autoroute A1
Prudence si vous devez prendre l’autoroute A1 en région lilloise. Celle-ci est en effet bloquée par des manifestants
07h00 > Premières tensions et interpellations
Les premières tensions se font sentir. À Paris, porte de Bagnolet, la Brav-M a été déployée et plusieurs interpellations ont déjà eu lieu, selon BFM TV.
06h15 > Les premiers blocages sont en cours
Un peu partout dans le pays, les actions ont débuté. On parle pour l’instant essentiellement d’entreprises bloquées et de barrages filtrants sur les routes, comme l’expliquent nos confrères de LCI.
05h45 > 80.000 gendarmes et policiers mobilisés
Quelque « 80.000 gendarmes et policiers » sont mobilisés, avait annoncé lundi soir Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur bientôt démissionnaire, prévenant qu’« aucune violence » ne serait tolérée.

Les services de renseignements soulignaient la difficulté à anticiper ce que sera ce mouvement « horizontal » et sans chef. « Chacun fait ce qu’il veut » dans un contexte de « grogne et de colère », avait noté auprès de l’AFP une source sécuritaire en fin de semaine dernière.
03h00 > Doit-on craindre ce 10 septembre en Belgique ?
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, rappelle que le droit légitime de manifester « ne peut empêcher les autres de circuler ou d’aller travailler ». « Il ne peut en aucun cas mettre en danger les usagers de la route, ni bloquer nos services de secours. Les forces de l’ordre feront donc respecter la loi partout où cela sera nécessaire ».
01h20 > Comment est né le mouvement ?
Le 21 mai, dans un canal Telegram nommé « Les Essentiels », ce message était apparu : « Le 10 septembre, la France s’arrête ». Trois mois et demi plus tard, on ne parle plus que de ça en France.
00h15 > D’importantes perturbations attendues dans les transports
Le trafic sera perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Île-de-France mercredi. La SNCF ne prévoit aucune circulation sur une partie du RER D, seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H, vers le nord-ouest de la région parisienne, et Transilien R (sud-est) ainsi qu’un train sur deux sur le RER B dans sa partie nord, desservant notamment l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Dans la partie sud du RER B, gérée par la RATP, deux trains sur trois circuleront, a précisé mardi ce dernier transporteur.
Le RER A, ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, ne sera a priori pas affectée par le mouvement, selon la RATP et la SNCF. Cette dernière prévoit aussi un trafic « normal » sur la ligne V du Transilien (Versailles-Massy) et les deux tramways qu’elle exploite, les lignes 12 et 13.
Le RER C et les lignes K (nord), N (ouest) et U (ouest) du Transilien verront circuler un train sur deux. Cette proportion montera à deux trains sur trois sur les lignes J et L (ouest) et le RER E.
La ligne P, vers l’est, sera également touchée, mais verra circuler au minimum deux trains sur trois.
À la RATP, le trafic sera « quasi normal » dans le métro avec « plus de neuf trains sur dix » sur les lignes 5, 8, 9 et 13, les autres n’étant pas affectées. En moyenne, « neuf bus sur dix circuleront sur l’ensemble du réseau », tandis que les tramways fonctionneront à 100 %.
La SNCF avait déjà prévenu lundi que le trafic ferroviaire serait affecté dans l’Hexagone par le mouvement social de mercredi, en particulier celui des TER et des Intercités, mais pas le réseau à grande vitesse.
« À la RATP, il y a assez peu d’annulations puisqu’il y a, je crois, 1.400 collaborateurs grévistes sur près de 46.000 » salariés, a affirmé le ministre démissionnaire des Transports, Philippe Tabarot, après avoir réuni mardi après-midi les principaux acteurs du transport.


















