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Oubliée dans son abdomen après une opération à Marseille, une pince chirurgicale de 20 cm a plongé Gérard, 66 ans, dans un long calvaire médical. Deux ans après, il subit encore les lourdes conséquences de cette erreur.
Il devait ressortir soulagé, il en est reparti avec une pince de 20 centimètres dans l’abdomen. Gérard, 66 ans, subit encore les lourdes conséquences d’une erreur médicale survenue en 2022 à Marseille, raconte La Provence.
Tout commence en 2022 à l’hôpital privé Vert Coteau, à Marseille. Gérard, Marseillais de 66 ans, doit y subir une opération pour un cancer de la prostate. Quand il rentre chez lui, des douleurs persistent : "Je rentre à la maison, j'avais une douleur au ventre, ça me lançait, ça me tirait", se rappelle-t-il. Douleurs insoutenables au ventre, fièvre qui grimpe… Gérard file aux urgences d’Aubagne, 15 jours après l'opération.
Un scanner plus tard, le diagnostic tombe : une pince chirurgicale d’une vingtaine de centimètres a été oubliée dans son ventre. "C'est la radio, avec la pince à l'intérieur de mon corps", lance-t-il, la radiographie imprimée à l'appui.
Retirer un tel "souvenir" ne se fait pas en un claquement de doigts. Gérard a dû subir cinq interventions chirurgicales, pour tenter de réparer les dégâts. Malheureusement, le mal est fait : l’homme vit désormais avec un ventre déformé, stigmate visible d’une erreur médicale et une vie bouleversée. "Ils ont rafistolé comme ils ont pu, mais ça a lâché. Je n'ose même plus aller à la plage, si on voit mon ventre, les gens vont prendre peur", estime le Marseillais.
Une indemnisation, mais une affaire loin d’être close
Gérard va toucher une indemnisation, mais la page ne se tourne pas si facilement. Avec son avocat, il s’apprête à lancer des poursuites disciplinaires contre le praticien. Et sa compagne Françoise pourrait, elle aussi, être reconnue comme victime collatérale de cette aventure médicale cauchemardesque. "Il y a un protocole à respecter au niveau du comptage des instruments lors des opérations et c'est ça en tout cas qui n'a pas été respecté", avance Michael Zerbib, avocat de Gérard.
De son côté, l’hôpital privé Vert Coteau a préféré garder le silence, selon La Provence. Mais pour Gérard et Françoise, le combat continue pour obtenir justice et, peut-être, un peu de sérénité après ces années de souffrance.
















