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Le fond du problème pour Sébastien Lecornu est toujours le même, s’il a échappé à une majorité contre, il n’a toujours pas de majorité pour. Or s’il veut un budget il va lui falloir une majorité qui n’existe pas, ni à droite, ni au centre, ni à gauche…
En Allemagne par exemple, un tel vote n’aurait pas été possible, car à Berlin quand le Bundestag veut renverser le gouvernement, il faut qu’il présente une alternative, une autre coalition prête à servir. Or, à Paris, c’est impossible car on ne peut pas additionner les contraires. J’en veux pour preuve la seconde motion de censure, déposée elle, par le Rassemblement National.
La perspective de pouvoir s’éloigne pour Marine Le Pen
Marine Le Pen en rêvait. Depuis des semaines, son parti se préparait à gouverner. Avec une équation toute simple : censure, dissolution, élections législatives, victoire et nomination de Jordan Bardella à Matignon. La fille de Jean-Marie s’est heurtée au mur des réalités, ce jeudi, ses députés ont voté avec les Insoumis, pour atteindre 271 voix.
Mais peu après, les troupes de Mélenchon ne lui ont pas renvoyé l’ascenseur, Marine le Pen et ses supplétifs, se sont retrouvés seuls pour leur propre censure. Résultat 144 voix, même pas la moitié des 289 nécessaires. La perspective du pouvoir s’éloigne, d’autant qu’elle a échoué devant la justice à faire supprimer sa peine d’inéligibilité.
Donc, même si Emmanuel Macron démissionnait demain, elle ne pourrait pas concourir.
Une équation insoluble
Quant au gouvernement, il va entamer dès lundi un marathon parlementaire qui risque d’être bien compliqué dans la mesure où Sébastien Lecornu a refusé d’utiliser l’article 49.3 qui permet de passer en force. Il va donc se heurter à des milliers d’amendements sur son projet de budget, avec une équation insoluble.
Pour obtenir la neutralité des socialistes et sauver sa tête, il a promis de suspendre la réforme de retraites. Il le fera, il n’a pas le choix. Mais alors, où trouver l’argent pour compenser les économies prévues par cette réforme ?
Taxer les riches, oui mais non
Chez les plus riches disent les socialistes. Oui, un peu, c’est possible. Mais ses propres députés macronistes sont farouchement opposés à tout nouvel impôt. Quant à ses alliés, bonjour ! Ce jeudi soir, Edouard Philippe qui fut le premier Premier ministre d’Emmanuel Macron a redit que le départ anticipé du président constituerait « la seule décision digne permettant d’éviter dix-huit mois de crise ». Et lui bien sûr, en cas de démission, serait candidat. C’est marrant quand même ce boulot de président, tous ceux qui le critiquent rêvent de l’exercer…


















