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« Pour être craint, il faut être puissant » : en ce jour de fête nationale française, Macron prononce un discours martial face à un monde « plus brutal »

Par RTL info avec Christophe Giltay
14 juillet, jour de la fête nationale en France. Comme chaque année, il sera marqué par le traditionnel défilé militaire sur les Champs Elysées. Hier soir, Emmanuel Macron a prononcé son traditionnel discours aux armées et a annoncé une importante hausse des dépenses militaires de la France face à « un monde plus brutal ».

Du discours présidentiel, deux phrases retiennent particulièrement l’attention. D’abord, un constat historique : « Jamais depuis 1945, la liberté n’avait été autant menacée », attaquée par « les puissances impérialistes et d’annexion ». Ensuite, un message plus pragmatique : « Pour être libre dans ce monde, il faut être craint. Pour être craint, il faut être puissant. »

Conséquence directe, la France va investir massivement dans son armée et ses armements. L’année prochaine, le budget augmentera de 3,5 milliards d’euros par rapport à la trajectoire prévue. En 2027, ce seront 3 milliards de plus, pour atteindre un total de 64 milliards d’euros annuels. Pour autant, la France restera loin des 3,5 % du PIB recommandés par l’OTAN.

Mais si le diagnostic est clair, la mise en œuvre ne l’est pas forcément. Le budget de la Nation doit être voté par le Parlement, et c’est donc le Premier ministre qui devra porter ce chantier. Emmanuel Macron a pris date en avertissant les députés : ils devront prendre leurs responsabilités. Sa crainte ? Qu’à l’automne, le budget soit censuré par les nombreuses oppositions, de l’extrême gauche au Rassemblement national.

Comme pratiquement tous les pays européens – à l’exception des voisins immédiats de la Russie – la France avait redéfini sa stratégie après la chute du mur de Berlin. Elle avait réduit ses effectifs et supprimé le service militaire. Son armée reste polyvalente, mais elle a été conçue pour des opérations rapides à l’étranger, non pour une guerre longue, de haute intensité, avec un corps de bataille massif. Résultat : elle manque d’hommes et de munitions.

L’effort budgétaire devra donc se concentrer sur l’achat de missiles, d’obus, de drones… Tout en renforçant les capacités aériennes et maritimes. Le président a également appelé l’industrie française à se mobiliser – pas seulement les entreprises de défense – en appelant clairement à un sursaut patriotique.

Ce matin, sur les Champs-Élysées, Emmanuel Macron, chef des armées, montera à bord de son « command car » pour passer en revue les troupes du 14 juillet. Fini le temps où l’on mettait l’accent sur les missions de paix à l’étranger. Cette année, les unités de la 7e brigade blindée constitueront « l’ossature » du défilé. Elles défileront « en blocs opérationnels et en tenues de combat ». En clair : l’armée française veut montrer sa capacité à partir au front.

Objectif : impressionner d’éventuels adversaires, mais aussi séduire une jeunesse à laquelle pourrait être proposé un nouveau service militaire sur base volontaire. La République n’en est pas encore à déclarer la mobilisation générale comme en 1939, mais il flotte dans l’air comme une ambiance d’avant-guerre.

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