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On est sonné par cet événement qui, par bien des aspects, nous rappelle les attentats d’il y a 10 ans à Paris et à Bruxelles. Un témoin français déclarait hier soir : « C’est le Bataclan à Sydney. »
Nous avons tous en tête les images de ces corps au sol qu’on cherche en vain à réanimer, de cette plage à la mode que la foule fuit en courant, de ces deux terroristes qui ajustent froidement leurs cibles ; et d’Ahmed, ce courageux commerçant qui, au péril de sa vie, désarme l’un des assassins avant d’être lui aussi touché par deux tirs qui le blessent sans le tuer.
La célébration d’une victoire en 164 avant Jésus-Christ
La communauté juive de Sydney célébrait Hanouka, une fête millénaire qui remonte à un événement raconté non pas dans la Bible, mais dans le livre des Macchabées. En 164 avant Jésus-Christ, le roi syrien Antiochos IV, souverain hellène d’une dynastie descendante des conquêtes d’Alexandre le Grand, souhaite éradiquer la religion juive et attaque Jérusalem. Il se heurte à la résistance des Macchabées, un mouvement juif issu d’une famille de prêtres. Après d’intenses combats, les troupes d’Antiochos sont repoussées mais le chandelier sacré du Temple de Jérusalem a été détruit. Il est immédiatement restauré. En revanche, il ne reste plus qu’une fiole d’huile sainte pour l’allumer alors qu’il en faudrait huit. C’est à ce moment-là que, selon la tradition, le miracle de Hanouka se produit : l’unique fiole permettra d’allumer le chandelier durant 8 jours. Depuis les familles juives commémorent cet évènement en allumant 8 bougies à Hanouka.
En 1974, le mouvement religieux Habad-Loubavitch commence à organiser des célébrations publiques qui se répandent rapidement dans les communautés juives monde entier, de New York à Sydney. Depuis, Hanouka est aussi une fête publique autant que familiale et c’est ce qui se déroulait hier à Sydney.
Hanouka symbolise la victoire de la lumière sur les ténèbres. C’est un peu la même chose que Noël chez les chrétiens ou les fêtes du soliste d’hiver dans les religions gréco-romaines.
Et voilà que, ne comprenant rien à ce message qui se veut universel, des fanatiques ont décidé que la nuit devait l’emporter sur le jour, la mort sur la vie. Certes, ils ont été comme on dit « neutralisés » par un homme courageux et des policiers efficaces. Mais ils ont volé 16 vies.
Cette nuit, la célèbre rabbin Delphine Horvilleur a diffusé un message sur X. Elle y écrit que « la fête de la lumière dit à tous que nous devons ENSEMBLE repousser l’obscurité et l’obscurantisme, où qu’ils se trouvent. »














