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Pour le Hamas, ces otages représentent tout d’abord une monnaie d’échange : la libération d’otages israéliens contre celle de prisonniers palestiniens. C’est aussi un levier d’action pour fracturer la société israélienne de l’intérieur. Et puis un moyen de pression pour conscientiser la communauté internationale sur la problématique dans cette région du monde.
C’est en partie ce que nous détaille le professeur en relations internationales Michel Liégeois : « Les otages sont évidemment un élément très important, une des seules monnaies d’échange dont dispose le Hamas. Et puis, c’est surtout une source de fragilisation du soutien de la société israélienne, y compris même des électeurs des partis qui soutiennent Netanyahou, qui sont majoritaires dans leur souhait de voir ériger la libération des otages en priorité. Or, ce n’est pas la stratégie qui est adoptée par le gouvernement Netanyahou ».
Manifestations d’ampleur dans le pays contre la politique du Premier ministre Benyamin Netanyahu qui, pour se maintenir au pouvoir, doit contenter ses alliés d’extrême droite.
Pour Elena Aoun, l’une des grandes spécialistes du conflit au Proche-Orient, les otages permettent également au Hamas de maintenir la pression sur la communauté internationale. « C’est la seule carte qu’il possède aujourd’hui, peut-être pour conscientiser la communauté internationale et en tout cas ne pas être dans une reddition sans conditions. D’autant plus que le Hamas et beaucoup de Palestiniens, les sondages le prouvent, sont convaincus que la restitution unilatérale des otages, leur libération et même un désarmement du Hamas n’infléchiraient en rien la politique de nettoyage ethnique et génocidaire du gouvernement israélien actuel ».
Ils étaient 251 otages au lendemain de l’attaque du 7 octobre 2023. Il n’en reste qu’une vingtaine présumés vivants. Combien de temps encore le Hamas détiendra-t-il ces otages alors qu’Israël lance son offensive pour le contrôle total de la bande de Gaza ?

















