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Donald Trump veut-il porter le coup de grâce au programme nucléaire iranien ? Il développe une bombe capable de pénétrer 60 mètres de béton armé

Par RTL info
Surnommée « briseur de bunker », la bombe GBU-57 MOP est l’arme la plus puissante de l’arsenal non nucléaire américain. Conçue pour frapper les sites souterrains les plus protégés, elle pourrait jouer un rôle clé dans un conflit avec l’Iran.

L’idée de percer des bunkers n’est pas nouvelle. Dès 1942, l’armée allemande testait en Belgique des grenades Röchling capables de fissurer les fortifications en béton. Mais c’est lors de la première guerre du Golfe, en 1991, que le besoin urgent d’armes capables de frapper des cibles profondément enfouies s’est imposé. Faute de mieux, les Américains ont bricolé la GBU-28 à partir de tubes de canons d’artillerie.

Ce scénario improvisé n’a pas été répété. L’US Air Force a lancé peu après un programme de développement structuré. C’est Boeing qui a été chargé de concevoir une nouvelle bombe capable de répondre aux défis posés par les abris souterrains modernes. Le fruit de ce travail : la GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator), testée pour la première fois en 2007.

Une fléchette d’acier de plus de 12 tonnes

Le GBU-57 MOP impressionne par ses dimensions : entre 12,3 et 13,6 tonnes selon les versions, 6,2 mètres de long, et une charge explosive d’environ 2.500 kilos. Elle peut pénétrer jusqu’à 60 mètres de béton armé ou 40 mètres de roche dure, selon un communiqué de l’US Air Force de 2007. Les performances de la dernière version, le GBU-57F/B, restent classifiées, mais elles sont supposées encore supérieures.

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La bombe est lancée depuis un bombardier furtif B-2, à haute altitude. Grâce à une combinaison de GPS et de navigation inertielle, elle atteint sa cible avec une précision redoutable. Sa masse lui confère une énergie cinétique extrême, comparable à une gigantesque fléchette d’acier s’enfonçant à toute vitesse dans la roche.

Un mécanisme d’allumage intelligent

Le cœur de l’arme repose sur une ogive en alliage d’acier haute résistance, conçue pour résister à l’impact initial. Ce n’est qu’après avoir pénétré profondément que la bombe explose, au moment le plus destructeur. Elle est dotée d’un système d’allumage intelligent qui détecte les cavités souterraines et déclenche l’explosion une fois à l’intérieur. Un temporisateur peut même retarder l’explosion jusqu’à ce que la bombe atteigne une zone précise.

Cette technologie maximise les dégâts et rend la bombe particulièrement efficace contre des installations protégées, comme des usines d’enrichissement nucléaire enterrées.

L’option Fordow

Jamais utilisée en opération réelle, la GBU-57 reste une arme stratégique. Des rumeurs ont évoqué son utilisation contre des cibles houthies au Yémen, mais celles-ci ont été démenties. En revanche, elle pourrait être mobilisée dans le cadre d’une attaque contre le site nucléaire iranien de Fordow, situé à plus de 90 mètres sous terre, protégé par des mètres de béton armé.

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Pour atteindre une telle profondeur, les bombardiers pourraient larguer plusieurs bombes successivement : d’abord des versions inertes qui « creusent » le sol, puis une version active qui viendrait frapper en profondeur dans le tunnel ainsi ouvert.

Une bombe rare et coûteuse

Le coût de développement du GBU-57 avoisine les 500 millions de dollars, et chaque bombe coûte environ 3,5 millions. Leur nombre exact reste secret. En 2015, une vingtaine étaient recensées, mais ce chiffre a probablement augmenté. Seuls les 19 B-2 encore en service sont capables de les transporter, en attendant l’arrivée d’un nouveau bombardier d’ici la fin de la décennie.

La GBU-57 MOP incarne ainsi une forme ultime de puissance conventionnelle, capable de frapper ce que peu d’armes peuvent atteindre. Une « fléchette » géante suspendue au-dessus des bunkers les plus inaccessibles du monde.

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