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« Cette nation ne se rendra jamais » : l’ayatollah Khamenei met en garde les États-Unis, Trump « déjà à bout »

Par RTL info avec AFP
L’ayatollah Khamenei, guide suprême d’Iran, a pris la parole mercredi en réaction aux menaces proférées la veille par Donald Trump. Il affirme que son pays « ne se rendra jamais » et met en garde les États-Unis contre toute intervention dans le conflit avec Israël. De son côté, le président américain en remet une couche.

En deux mots :

  • L'ayatollah Khamenei, guide suprême d'Iran, avertit les États-Unis contre toute intervention militaire.
  • Donald Trump, président américain, exprime sa frustration face à l'Iran et envisage diverses options.
  • Israël et l'Iran échangent des frappes, intensifiant le conflit et les tensions régionales.

Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a proclamé mercredi que son pays « ne se rendra jamais » et mis en garde les États-Unis contre des « dommages irréparables » en cas d’intervention dans le conflit entre la République islamique et Israël. L’ayatollah Khamenei, au pouvoir depuis 1989, réagissait aux menaces du président américain Donald Trump, un allié d’Israël, qui a appelé mardi l’Iran « à capituler sans conditions » et affirmé que les États-Unis pouvaient tuer le guide suprême.

Dans le même temps, l’Iran et Israël ont continué d’échanger des frappes de missiles, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçant la destruction par Israël de deux bâtiments où « étaient fabriqués des composants de centrifugeuses », à Karaj près de Téhéran. Affirmant disposer de renseignements prouvant que l’Iran s’approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque sans précédent contre son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les plus haut gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire.

Cette nation ne se rendra jamais (sous la pression) de qui que ce soit.
Ayatollah Khamenei, Guide suprême d’Iran

L’Iran, qui dément fabriquer l’arme nucléaire, a proclamé son intention de riposter à la « guerre » lancée par Israël, qu’il a accusé d’avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington. « La nation iranienne s’oppose fermement à une guerre imposée, tout comme elle s’opposera fermement à une paix imposée. Cette nation ne se rendra jamais (sous la pression) de qui que ce soit », a dit l’ayatollah Khamenei dans une déclaration lue à la télévision d’État. « Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera assurément des dégâts irréparables », a-t-il ajouté, en fustigeant des propos « inacceptables » de Trump.

Une réaction aux propos de Trump

Alors que les spéculations s’intensifient sur une éventuelle participation directe des États-Unis au conflit, Donald Trump a déclaré mardi : les États-Unis « savent exactement où se cache le soi-disant ‘guide suprême’ », mais ne comptent pas « l’éliminer (le tuer !), du moins pour le moment ». « Capitulation sans conditions », a-t-il encore dit sur son réseau Truth Social, se prévalant du contrôle total de l’espace aérien iranien. Selon des responsables américains, M. Trump n’a pas encore pris de décision et garde toutes les options sur la table. Avant M. Trump, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait affirmé que tuer l’ayatollah Khamenei mettrait « fin au conflit », et appelé les Iraniens à se soulever contre le pouvoir.

« Peut-être, peut-être pas »

Ce mercredi, le président américain a entretenu le doute sur la possibilité que les États-Unis rejoignent Israël et mènent des frappes contre l’Iran en affirmant devant la presse : « Je vais peut-être le faire, peut-être pas ».

« Personne ne sait ce que je vais faire », a ajouté le Républicain. Il a affirmé que sa patience était « déjà à bout » avec l’Iran. « C’est pourquoi nous faisons ce que nous faisons », a-t-il encore dit, sans clarifier son propos. Le dirigeant a également assuré que l’Iran était entré en contact avec les États-Unis pour négocier.

« Oui », a-t-il répondu à la question de savoir si l’Iran était entré en contact avec les États-Unis. « Je leur ai dit que c’était très tard pour discuter (…). Il y a une grosse différence entre maintenant et il y a une semaine, n’est-ce pas ? », a-t-il poursuivi. « Ils ont même suggéré de venir à la Maison Blanche », a ajouté Donald Trump en qualifiant cette proposition de « courageuse ».

L’Iran a rapidement démenti. « Aucun responsable iranien n’a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche », a écrit sur le réseau social X la mission iranienne auprès des Nations Unies.

Depuis le début du conflit entre Israël et l’Iran, 224 personnes ont été tuées en Iran, selon le dernier bilan du ministère de la Santé, et 24 en Israël, d’après le gouvernement.

Mercredi avant l’aube, « plus de 50 avions » de combat ont bombardé « une installation de production de centrifugeuses à Téhéran » et « plusieurs sites de fabrication d’armes dont des installations de production de matières premières et de composants utilisés pour assembler des missiles sol-sol », a indiqué l’armée israélienne. Les centrifugeuses sont des machines utilisées pour enrichir la matière nucléaire à des niveaux proches du seuil militaire. Selon l’AIEA, outre les deux bâtiments de centrifugeuses détruits, un édifice du Centre de recherche de Téhéran, produisant également des pièces de ces machines, a été touché par les frappes israéliennes.

Premier drone israélien abattu

Pour la première fois depuis le début du conflit, l’armée israélienne a annoncé qu’un de ses drones avait été abattu au-dessus du territoire iranien par un tir de missile. Selon un média officiel iranien, la défense antiaérienne a abattu « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d’Ispahan (centre).

En Israël, les forces israéliennes ont déclenché brièvement aux premières heures de mercredi une alerte aérienne, un responsable militaire faisant état du tir par l’Iran de 10 missiles balistiques, la plupart interceptés. L’armée israélienne a aussi affirmé avoir intercepté plusieurs drones iraniens.

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont dit avoir tiré des missiles balistiques hypersoniques sur Israël.

GBU-57, seule solution

De leur côté, les États-Unis ont dit renforcer leur « dispositif défensif » au Moyen-Orient, et y envoyer leur porte-avions Nimitz. Ils ont annoncé mardi la fermeture de leur ambassade située à Jérusalem jusqu’à vendredi.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil. Israël, qui maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Si Donald Trump choisissait d’engager son pays dans le conflit, une puissante bombe anti-bunker américaine, la GBU-57, la seule à même de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, pourrait constituer une arme stratégique de choix, selon les experts.

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