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En Afghanistan, les talibans se ruent vers les pierres précieuses: "Nous voulons attirer des investisseurs étrangers"

Le gouvernement taliban cherche à exploiter les ressources minières du pays pour relancer l'économie et attirer des capitaux étrangers. Une ruée vers les pierres précieuses s'organise, malgré un manque d'expertise locale.

Au cœur des montagnes afghanes, les talibans scrutent les roches à la recherche d’émeraudes, de rubis, de marbre ou encore de lithium. Après des années de guerre ayant freiné toute exploitation à grande échelle, le régime islamique veut désormais tirer profit de ces richesses naturelles.

Cependant, le secteur minier afghan reste peu développé et manque d’expertise. L’extraction se fait encore de manière artisanale, comme le confirme Fazalhaq Momand, ingénieur et chef de projet dans une mine. 

"La néphrite n'est généralement pas travaillée ici. Il n'y a pas de technicien capable de la traiter pour le marché international. La néphrite est envoyée d'ici en Chine où elle est transformée en produit destiné aux marchés internationaux. Elle est utilisée pour fabriquer des bijoux tels que des bracelets ou des bagues", explique-t-il.

Un enjeu économique crucial

Depuis leur retour au pouvoir en 2021, les talibans ont signé environ 200 contrats miniers, représentant plusieurs milliards de dollars. Cette manne financière est essentielle pour le régime, qui cherche à stabiliser l’économie et financer son administration.

Humayoun Afghan, porte-parole du ministère des Mines et du Pétrole, reconnaît les lacunes du secteur : "L'extraction, l'exploration et le traitement des mines exigent une grande capacité financière et technique. Et malheureusement, parce que l'Afghanistan a passé de nombreuses années en guerre et que la guerre vient de se terminer, les Afghans n'ont pas ces compétences. C'est pourquoi nous voulons attirer des investisseurs étrangers parce qu'ils ont l'expérience technique et la capacité financière".

Pour l’instant, la plupart des contrats sont attribués à des entreprises locales. Habbrahman Kawal, copropriétaire d’une mine, témoigne : "Je n'avais pas de travail avant, puis nous avons entendu qu'il y avait des investissements dans les mines, alors nous avons participé à la vente aux enchères. Nous avons beaucoup de partenaires et notre entreprise a remporté l'enchère".

Des partenaires étrangers déjà engagés

Si certains pays refusent toute coopération avec le gouvernement taliban, d’autres ont choisi d’investir dans le secteur minier afghan. La Chine, la Turquie et l’Iran font partie des principaux partenaires économiques du régime, misant sur les ressources précieuses du pays pour leurs propres marchés.

En misant sur l’exploitation de ses ressources naturelles, l’Afghanistan espère attirer davantage d’investisseurs étrangers. Mais le défi reste immense : moderniser un secteur sous-développé, tout en naviguant dans un climat diplomatique complexe.

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