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"Hello quitte X": ils ont déserté le réseau social lors de l'investiture de Donald Trump, mais pourquoi et vers quel autre réseau social? 

Un mouvement, baptisé "Hello quitte X", a invité les utilisateurs du réseau social d'Elon Musk à se tourner vers d'autres plateformes, symboliquement à la date de l'investiture de Donald Trump. 

Le lundi 20 janvier a été marqué par l'investiture du président américain Donald Trump, mais c'est aussi le jour où de nombreux utilisateurs de X ont décidé de quitter le réseau social. 

Tous ont indiqué le même message pour annoncer les motivations de leur départ : "Je viens de faire mon #eXit! L’exode de X est massif. Ne perdez pas un seul de vos abonnés. Grâce à #HelloQuitX j’ai inscrit 193216 nouveaux passagers pour partir vers #BlueSky & #Mastodon."

Le mouvement a été lancé par des universitaires, des associations et des personnalités du net. Il propose d'abandonner le réseau social pour des plateformes jugées moins problématiques.

La date de cette migration, jour de l'investiture de Donald Trump, n'a pas été choisie par hasard. Le but de ce mouvement étant de dénoncer les liens étroits entre Elon Musk, propriétaire du réseau social, et le président des États-Unis. Le patron de Tesla a par ailleurs été nommé à la tête du ministère de l'efficacité gouvernementale par son président et ami. 

Quitter X sans perdre ses données

David Chavalarias, mathématicien au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), est à l'origine du concept. Il suggère à toutes les personnes qui suivent le mouvement de se tourner vers Bluesky ou Mastodon, proposant même un moyen pour les utilisateurs de télécharger leurs archives personnelles, leurs abonnés et l'historique de leurs tweets. Grâce au site Hello Quitte X, tout est téléchargé et importé sur le nouveau réseau social choisi. Le site s'engage à supprimer ensuite toutes les données de l'utilisateur. 

"Ce n'est pas un appel au boycott de X, mais à explorer de nouveaux espaces numériques", a assuré David Chavalarias, auteur du livre "Toxic Data: comment les réseaux manipulent des opinions". 

Alors qu'Elon Musk avait déclaré vouloir faire de X une plateforme phare de la liberté d'expression, le milliardaire a permis l'amplification des discours de haine, de la désinformation et des contenus discriminatoires sur son réseau. Raison pour laquelle bon nombre d'organisations et personnalités ont quitté X.

Qui quitte X ? 

C'est notamment le cas de grands médias français tels que Le Monde, Mediapart, La Voix du Nord, le journal britannique The Guardian, mais aussi d'organismes comme Greenpeace France, la Fédération européenne des Journalistes, ou encore des personnalités comme Robert Smith (chanteur de The Cure), Charline Vanhoenacker... En Belgique, des organisations comme CNCD-11.11.11, Natagora et Canopea ont notamment fait ce choix. 

Ce n'est pas la première fois que le réseau social fait face à une vague de départ. Lors du rachat de Twitter par Elon Musk, qu'il a alors rebaptisé X, de nombreuses personnes avaient déjà fait ce choix. 

"Depuis que Twitter est devenu X, c’est devenu un danger pour la démocratie. C’est devenu un réseau qui est instrumentalisé à des fins politiques qui vont à l’encontre de la démocratie", note David Chavalarias. 

Rester pour résister

Certains en revanche font le choix de rester sur X pour y exercer une forme de résistance. C'est notamment le cas de François Gemenne, chercheur au FNRS et auteur du 6e rapport du GIEC, qui a expliqué dans une publication Instagram pourquoi il faisait le choix de rester sur X. 

"En tant que chercheur, je crois qu'il est important de parler à tout le monde", écrit-il. "S'entourer uniquement de gens partageant nos opinions, aussi rassurant que cela puisse paraître, ne fera pas avancer les grandes luttes qui définissent notre siècle", estime-t-il, tout en précisant qu'il a tout de même ouvert un compte BlueSky. 
 

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