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Les Européens veulent utiliser les avoirs russes immobilisés dans l’UE, pour financer leur soutien à l’Ukraine, au cours deux prochaines années. Cette initiative, totalement inédite, soulève cependant de nombreuses questions.
De quoi parle-t-on ? Les avoirs de la Banque centrale russe dans l’Union européenne ont été immobilisés suite aux sanctions décidées par les Occidentaux après l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.
La plupart de ces fonds se trouvent en Belgique, gérés par la société Euroclear. Cette opération totalement inédite n’est pas sans risque, comme l’a une nouvelle fois souligné jeudi le Premier ministre belge Bart De Wever.
La Belgique redoute tout particulièrement de se retrouver seule à payer les pots cassés en cas de problème. « 140 milliards d’euros, voici la somme que veut prélever l’Europe sur les comptes de la banque centrale russe bloquée en Belgique. Car la particularité de notre pays est d’accueillir et d’héberger l’organisme financier qui détient ces avoirs russes », précise notre envoyé spécial Sébastien Rosenfeld.
Jusqu’ici, les intérêts de cet argent, soit 3 milliards d’euros par an, servaient à financer l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. « Mais l’objectif maintenant est d’utiliser directement cet argent pour financer un prêt de 140 milliards d’euros pour Kiev. Le problème, c’est que cela exposerait notre pays juridiquement et économiquement. Hors de question pour Bart De Wever de se retrouver dans une situation où notre pays déjà endetté devrait, dans le scénario du pire, rembourser 140 milliards d’euros », note notre journaliste.
Le Premier ministre veut donc des garanties de la part de ses partenaires : tout d’abord, un partage du risque, et puis aussi un remboursement de tout si la situation devait dégénérer. Et enfin, que ceux qui ont de l’argent russe, gelé, l’utilisent aussi pour soutenir l’Ukraine. Si ce n’est pas le cas, la Belgique pourrait poser son veto à ce projet.
« Hors de question donc que la Belgique devienne la cible privilégiée de la Russie », précise enfin notre envoyé spécial.


















