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Israël prive délibérément la population de la bande de Gaza d’eau potable, en plus des pénuries de nourriture imposées et des difficultés d’accès aux soins, a accusé vendredi Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué. L’organisation humanitaire qualifie de « campagne génocidaire » ces privations orchestrées par le gouvernement de Benjamin Netanyahu dans l’enclave palestinienne.
Coincé entre la mer et Israël, qui contrôle ses accès, le territoire de 365 km² dépend pour son approvisionnement en eau potable des canalisations qui acheminent le précieux liquide depuis Israël, ainsi que de ses usines de dessalement. Salinisation et pollution empêchent en effet les plus de deux millions de Gazaouis d’accéder directement à l’eau potable.
Depuis le début de la guerre que mène le gouvernement de Benjamin Netanyahu contre le Hamas, en octobre 2023, l’armée israélienne a endommagé à plusieurs reprises deux de ces trois canalisations. Conséquence : 70 % de l’eau qui y circule est perdue via des fuites. En outre, plus de 60 % des 196 usines de dessalement sont endommagées ou désormais inaccessibles, relève MSF.
De surcroît, 86 % de la population gazaouie est forcée par l’armée israélienne de se déplacer, « ce qui rend dangereux l’acheminement de l’eau par camion-citerne » depuis les usines de dessalement. Quant aux points de distribution, « l’intensification des activités militaires et les bombardements dans les zones dites sûres nécessitent de (les) déplacer constamment ». Enfin, les moyens de stockage sont inadéquats et engendrent des problèmes sanitaires.
Parmi les ONG et organismes publics qui gèrent les unités de traitement d’eau, Médecins sans frontières fait les comptes : sept unités produisent suffisamment d’eau pour que 65.000 personnes puissent recevoir 7,5 litres par jour, soit la quantité minimale dont a besoin un être humain. En situation d’urgence humanitaire, 15 à 20 litres sont nécessaires pour couvrir les besoins d’hygiène alimentaire et personnelles de base, selon l’OMS.
« Les organisations humanitaires sont prêtes à réparer » ces installations « mais Israël a entravé ces efforts à plusieurs reprises en refusant l’accès à ces sites », dénonce MSF. Là où les remises en état sont possibles, elles se résument à un bricolage entre pièces détachées récupérées ci et là, poursuit l’ONG. Depuis juin 2024, une seule des dix demandes d’importation de matériel pour la désalinisation de l’eau formulées par MSF a été approuvée, pointe-t-elle.
« Il est impératif qu’Israël autorise enfin l’entrée massive d’équipements essentiels pour l’approvisionnement en eau et sa distribution dans la bande de Gaza, et que l’armée israélienne cesse de détruire les infrastructures hydrauliques et autorise la réparation immédiate des réseaux qui ont été endommagés, afin de garantir à la population un accès vital à l’eau », martèle MSF.
Outre la soif, les réductions d’eau potable ont en effet entraîné une augmentation des maladies, dont des cas de diarrhée aqueuse aiguë et des cas de gale.



















