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Entre février 2023 et juin 2024, Anne Deneuchatel est tombée dans le piège de « brouteurs » se faisant passer pour l’acteur américain Brad Pitt. L’escroquerie, qui lui a coûté plus de 800 000 euros, l’a propulsée malgré elle sous les projecteurs. Dans son ouvrage « Je ne serai plus une proie » (Éd. Alisio), publié le 18 septembre, la décoratrice d’intérieur française revient sur l’engrenage de cette fraude sentimentale.
Une emprise psychologique implacable
Ce que l’on retient avant tout de son témoignage, c’est la mécanique implacable de l’arnaque. « J’étais moi-même une femme pleine de bon sens, la tête sur les épaules, qui travaillait », souligne-t-elle dans une interview au Monde. Mais peu à peu, le faux Brad Pitt a su utiliser ses failles personnelles et ainsi prendre l’ascendant. « Il a appuyé sur chacune de mes angoisses pour étendre son emprise », confie Anne Deneuchatel. Derrière les mots doux se dissimulait une manipulation millimétrée, multipliant flatteries, fausses confidences et menaces voilées pour maintenir son emprise affective et financière.
Failles personnelles et isolement
La vulnérabilité d’Anne Deneuchatel, déjà fragilisée par un mariage destructeur et une dépendance financière, a facilité l’installation du piège. « Mon mari m’avait placée dans une impasse. Il disait que je devais me contenter d’être un trophée », raconte-t-elle. Face à cette absence de reconnaissance et de soutien, aider « Brad » a fini par lui sembler plus simple que de s’aider elle-même. Les arnaqueurs ont ainsi exploité ses blessures intimes, rejouant ses peines et ses manques pour mieux obtenir ce qu’ils voulaient.
Le prix du silence brisé
Aujourd’hui, Anne Deneuchatel assume sa parole publique. Mais raconter son histoire a eu un prix. Après avoir porté plainte dans plusieurs pays et subi un déferlement de moqueries au moment où son affaire a été médiatisée, elle a dû trouver en elle des ressources inattendues pour se reconstruire. « Nous sommes tous des proies potentielles face aux arnaques sentimentales », martèle-t-elle.



















