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Les députés russes ont voté jeudi en deuxième lecture un projet de loi qui prévoit de punir les recherches sur internet de contenus classés « extrémistes », une mesure qui accentue encore la répression en Russie.
La définition de ce qui est « extrémiste » est très large dans la législation russe, pouvant concerner tant des groupes terroristes ou ultranationalistes que des opposants politiques ou mouvements religieux. L’organisation de l’opposant défunt Alexeï Navalny est ainsi classée « extrémiste » en Russie, tout comme le « mouvement international LGBT ».
Ce projet de loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 5.000 roubles (environ 55 euros) pour les personnes qui recherchent en ligne des contenus jugés « extrémistes » par le régime de Vladimir Poutine. Il sanctionne aussi jusqu’à 500.000 roubles (environ 5.500 euros) ceux qui transmettent les cartes SIM de leurs téléphones à d’autres personnes ou qui font la promotion des VPN, des systèmes permettant notamment de contourner la censure.
Demande d’« explications détaillées »
Chose rare, ce texte voté jeudi à 283 voix pour, 22 contre et 22 abstentions, a provoqué des critiques même au sein des milieux pro-Kremlin. Leur faisant écho, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé lors d’un point de presse jeudi, a réclamé « des explications détaillées » aux initiateurs du projet « pour répondre aux questions que se posent les gens » à son sujet.
Les délibérations jeudi à la Douma, la chambre basse du Parlement, n’ont cependant pas permis d’éclaircir les modalités exactes de l’application de ce projet de loi dans la pratique judiciaire. Un député du parti communiste, Alexeï Kourinny, a estimé que le texte entraînerait un risque d’amendes pour « 40 % de la population » russe, soit ceux qui utilisent un VPN pour contourner le blocage des réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram, interdits en Russie.
Le projet de loi a aussi été critiqué par la blogueuse pro-Kremlin Ekaterina Mizoulina. Selon elle, l’interdiction des recherches fera que l’ONG qu’elle dirige « ne pourra plus transmettre » aux autorités ses dénonciations ses multiples dénonciations de musiciens et journalistes opposés à l’offensive russe contre l’Ukraine.



















