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Au lendemain des frappes américaines contre des cibles iraniennes, les marchés pétroliers ont immédiatement réagi. Le Brent, référence mondiale du brut, a bondi de plus de 5 % dès les premières heures d’échanges cette nuit. Toutefois, cette flambée s’est rapidement modérée : le baril s’échangeait ce lundi à 77 dollars, en hausse d’à peine 1 % sur la journée.
Cette hausse reste donc modérée, et ses effets à la pompe sont pour l’instant limités. D’autant qu’il faut généralement attendre quelques jours avant que les variations du marché international ne se traduisent sur les prix à la station-service.
Il faut cependant noter que les cours ont déjà progressé de 12 % en dix jours, depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza. Une partie des tensions géopolitiques semble donc déjà prise en compte par les marchés.
L’Iran, un acteur devenu marginal
Autre facteur limitant l’impact immédiat sur les prix : la position marginale de l’Iran sur le marché mondial du pétrole. Le pays ne représente plus que 3 % de la consommation mondiale, ses exportations étant principalement dirigées vers la Chine. L’Europe, en revanche, reste peu exposée à ces approvisionnements.
Le détroit d’Ormuz, point névralgique du pétrole mondial
Mais la situation pourrait rapidement s’aggraver si l’Iran décidait de fermer le détroit d’Ormuz, un passage maritime stratégique d’une trentaine de kilomètres de large. Ce couloir voit transiter près d’un quart des approvisionnements mondiaux en pétrole et en gaz, soit environ 16,5 millions de barils par jour en 2024. « C’est une voie essentielle pour les navires pétroliers », dit Jean-Benoît Schrans, manager communication chez Energia. « Quand on touche à 20 % de l’approvisionnement mondial, il y aura inévitablement un impact sur le prix mondial. »
C’est par ce détroit que passent les exportations de brut en provenance d’Arabie saoudite, d’Iran, du Qatar, du Koweït, des Émirats arabes unis et de Bahreïn. Toute entrave à cette route maritime ferait grimper mécaniquement les cours du brut, avec des estimations qui évoquent un possible retour du baril à 100 dollars.
Une telle flambée aurait des répercussions immédiates sur l’économie mondiale et sur les prix du carburant pour les consommateurs.


















