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Ce week-end, les États-Unis ont frappé par trois fois des sites nucléaires sur le sol iranien, en soutien à leur allié de longue date, Israël. Téhéran a menacé clairement Washington de représailles, avec le risque d’une escalade hors de contrôle au Moyen-Orient. Les premiers effets se font ressentir en bourse, avec une hausse du prix du pétrole, et ce n’est peut-être qu’un début.
Cette nuit, le baril de Brent de la mer du Nord a bondi de 5,7 % à 81,40 dollars en début d’échanges. Côté américain, le baril a grimpé jusqu’à 76 dollars. Les cours ont ensuite tempéré leur hausse.
Mais il faut rappeler qu’il y a encore quelques semaines, le baril ne coûtait qu’une soixantaine de dollars. La situation au Moyen-Orient influence clairement la valeur de l’or noir en ce moment.
Fermeture du détroit d’Ormuz
De fait, les attaques des États-Unis mettent en péril la production de pétrole de l’Iran, important producteur avec environ 3,3 millions de barils par jour, mais ce n’est pas le seul problème. Le nerf de la guerre pour l’or noir pourrait bien être un site en particulier : le détroit d’Ormuz. Sa fermeture pourrait bien impacter l’ensemble de la planète.
En riposte aux attaques israéliennes et américaines, l’Iran pourrait en effet décider de le bloquer. La réflexion est en cours. Hier, le Parlement iranien s’est accordé pour fermer ce lieu de navigation crucial entre le golfe du persique et l’océan indien. Le Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran doit encore prendre une décision définitive.
Des prix multipliés par deux
Si la fermeture est validée, il faut s’attendre à ce que les cours s’envolent. C’est inévitable : 20 à 30 % de la production de pétrole de la planète passent par ce détroit.
« Les autres pays de l’OPEP seraient tout à fait en mesure de compenser une diminution de la production de l’Iran, mais ils ne sauraient pas compenser le blocage du détroit d’Ormuz puisque justement une bonne partie de leur propre pétrole passe par ce détroit », expliquait Philippe Ledent, économiste, au micro de Bel RTL.
Pour l’économiste, dans ce cas de figure, le prix du pétrole pourrait atteindre des sommes folles, jusqu’à 120 dollars le baril, soit le double de ce qu’il valait il y a quelques semaines.


















