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À Madagascar, les militaires ont pris le pouvoir après trois semaines d’instabilité. Le nouvel homme fort du régime s’est fait un nom en demandant à ses hommes de ne pas tirer sur les manifestants. Ce colonel dirige notamment une unité d’élite. « On a pris cette décision parce que, comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises, rien ne fonctionne à Madagascar », s’exclame Michael Randrianirin.
Alors que le calme revient dans la capitale et que le président destitué est en fuite, un couple de Belges en voyage de noces se retrouve au cœur des événements. Mélanie s’apprête à prendre l’avion après deux annulations successives.
« Des incendies »
Elle raconte son arrivée il y a trois jours dans une capitale sous tension au volant de sa voiture de location. « Il y avait des petits tas d’incendies un peu partout pour bloquer les routes », se souvient-elle. « On a dû passer à travers une foule monstrueuse. C’est moi qui conduisais et je n’étais pas du tout à l’aise. J’ai eu un peu peur à ce moment-là. Mais finalement, les gens se sont reculés quand on klaxonnait. D’après notre ami qui était dans la voiture, il ne fallait juste pas s’arrêter. Les manifestants passaient à côté de nous. »
Bloqués sur place
Malgré sa demande d’aide au ministère des Affaires étrangères, les jeunes mariés se retrouvent abandonnés à leur sort. « On a tenté de contacter l’ambassade », soupire-t-elle. « On a contacté le consulat ici à Madagascar. Et tous nous ont envoyés nous faire chier littéralement. Mais ils nous ont dit débrouillez-vous, contactez votre famille et prenez un autre vol parce qu’il y a d’autres compagnies qui volent. »
Depuis notre entretien, le couple originaire de Soignies vient d’apprendre un problème avec sa réservation et recherche un nouveau vol.
En attendant, le pays continue de vivre dans l’incertitude. Car le mouvement des jeunes, à l’origine du renversement du régime, se méfie des militaires.
