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Les experts le surnomment le monstre des Caraïbes. Un ouragan d’une violence exceptionnelle qualifiée de potentiellement catastrophique. Mais pourquoi Melissa inquiète-t-elle autant ? Premier élément, l’ouragan a été classé en catégorie 5, le niveau maximal sur l’échelle de Saffir-Simpson. Conséquence, des vents à plus de 200 km heure et des pluies torrentielles. Il a néanmoins été rétrogradé vers 21h au niveau 4. Selon les dernières prévisions, il pourrait tomber sur la Jamaïque l’équivalent d’une année de précipitation en seulement deux jours. « On voit que l’ouragan Melissa est très énergétique, explique Sébastien Doutreloup, climatologue à l’Université de Liège. Parce que la température du sommet des nuages est très basse. On est de l’ordre de moins 80 à moins 90 degrés, ce qui est assez considérable. Plus cette température est basse et plus il contient d’énergie ».
Certains experts le comparent déjà à Katrina, l’ouragan meurtrier qui a ravagé la Nouvelle-Orléans en 2005, faisant plus de 1800 victimes. Mais Melissa pourrait être encore plus dangereuse. Une particularité, sa vitesse, 11 km heure seulement, trois fois plus lente que son prédécesseur. Un mouvement presque immobile qui amplifie son pouvoir de destruction.
« La conséquence d’un ouragan plus lent, c’est qu’il va larguer beaucoup plus de précipitations au même endroit, qu’il va avoir beaucoup plus de vent pendant une plus longue période, explique Sébastien Doutreloup. Et potentiellement il sera plus ravageur évidemment qu’un ouragan qui est plus rapide et qui passe beaucoup plus rapidement sur une zone ».
Troisième élément, la trajectoire du cœur du cyclone qui traverse en ce moment la Jamaïque. Un phénomène exceptionnel. Seuls quatre ouragans majeurs y ont touché terre dans l’histoire. Si elle ne faiblit pas, Melissa deviendrait le pire ouragan à s’abattre sur cette île aux habitations précaires et vulnérables.


















