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Militaires au pouvoir et président en exil : la situation à Madagascar inquiète la communauté internationale

Par RTL info avec Pauline Laurent
Suite à un mouvement de contestation généralisé, Madagascar est désormais sous contrôle militaire. Cette situation inquiète la communauté internationale.

À Madagascar, un tournant politique majeur s’est produit mardi avec la prise de pouvoir par les militaires, suite au vote de destitution du président Andry Rajoelina. Ce changement survient après des semaines de contestation généralisée initiée fin septembre par la jeunesse mécontente des coupures récurrentes d’eau et d’électricité. Les manifestations, organisées par le collectif de jeunes Gen Z dans la capitale Antananarivo, ont rapidement rassemblé des Malgaches de toutes générations. Les revendications ne se limitaient pas à l’accès aux services essentiels, mais incluaient également l’amélioration des conditions de vie et la lutte contre la corruption. Le contexte socio-économique du pays est particulièrement difficile : plus de 80 % des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté, accentuant ainsi la portée et l’intensité des protestations.

En réponse à cette mobilisation, Andry Rajoelina avait tenté de restaurer l’ordre en dissolvant son gouvernement, une mesure qui s’est révélée insuffisante pour calmer la colère populaire. Les manifestations ont été brutalement réprimées, causant la mort de 22 personnes. La situation a basculé ce week-end lorsque l’unité militaire Capsat s’est jointe aux protestataires avant de prendre le contrôle de l’armée, une action survenue alors que le président Rajoelina quittait précipitamment le pays dimanche.

Les militaires au pouvoir

Deux jours après, l’Assemblée nationale a voté la destitution d’Andry Rajoelina, un événement marquant, d’autant que ce dernier avait récemment annoncé la dissolution de cette institution. En parallèle, l’armée a pris des mesures radicales, annonçant la suspension de la Constitution et la dissolution du Sénat ainsi que de la Haute Cour constitutionnelle. Tandis que les nouvelles autorités militaires affirment assumer pleinement leurs responsabilités, Rajoelina, désormais en exil, dénonce ces actions comme une « tentative de coup d’État » et prétend toujours exercer ses fonctions présidentielles.

Pour les manifestants ayant contribué à ce bouleversement, le départ de Rajoelina est perçu comme une victoire. Néanmoins, l’avenir demeure incertain. Le commandant du Capsat devrait être investi président demain. Ces militaires projettent d’installer un gouvernement civil et ont promis l’organisation de nouvelles élections. Cependant, ces scrutins ne devraient pas avoir lieu avant un an et demi.

Face à cette crise, la communauté internationale suit la situation avec vigilance. Les inquiétudes portent notamment sur une éventuelle instabilité politique prolongée dans un pays où l’économie et les infrastructures sociales sont déjà fragilisées. Si ce soulèvement est salué comme un élan d’espoir par certains, il pourrait également marquer le début d’une période incertaine pour Madagascar.

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