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Suspension des surtaxes douanières: un aveu d’échec déguisé des États-Unis?

En annonçant une pause de 90 jours sur les nouvelles taxes douanières – sauf pour la Chine – Donald Trump reconnaît-il implicitement les limites de sa stratégie commerciale ?L’économiste Philippe Ledent répond. 

La guerre commerciale relancée par Donald Trump a pris un tournant surprenant cette semaine : après avoir imposé des surtaxes massives sur les produits en provenance de 60 pays, le président américain a annoncé une suspension temporaire de 90 jours, à l’exception notable de la Chine. Une volte-face soudaine, qui a aussitôt fait bondir les marchés financiers.

Mais derrière ce coup de théâtre, certains y voient un aveu implicite. Philippe Ledent, économiste en chef chez ING, invité ce matin sur Bel RTL, estime que cette suspension n’est pas anodine : "Concrètement, oui, c’est un aveu d’échec. Ou alors c’était simplement ça la stratégie depuis le début… mais ça, on ne le saura jamais."

Le marché, juge de paix

Pour l’économiste, la pression n’est pas venue des partenaires commerciaux, mais bien des marchés financiers, qui ont très mal réagi aux mesures américaines.

"On l’a très bien vu sur l’impact que ça a pu avoir sur les marchés financiers. Ça commençait à faire mal aux États-Unis. Ça ne pouvait que continuer à faire mal à l’économie", résume l'expert.

Le président américain lui-même a reconnu avoir surveillé de près la chute du marché obligataire américain avant d’annoncer sa décision. "C’est un marché très compliqué", a-t-il confié, tout en admettant que ses surtaxes douanières "effrayaient un peu".

Retour à la réalité économique

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a voulu imposer une ligne dure pour rééquilibrer les échanges commerciaux, notamment avec la Chine. Mais cette stratégie, très médiatique, montre aujourd’hui ses limites.

"Tout le reste nous emmenait vers un chaos pas possible", juge Philippe Ledent, pour qui ce repli était la seule sortie "rationnelle" face au risque d’un emballement économique.

Et si le président américain continue d’afficher sa fermeté vis-à-vis de Pékin, cette suspension ciblée envoie un signal clair : la guerre commerciale a un coût – pour les partenaires, mais aussi pour les États-Unis eux-mêmes.

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