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"Un positionnement d’affrontement indirect": Léon XIV, premier pape américain, symbole d’une Église en rupture avec l’ère Trump

Né à Chicago, Léon XIV devient le premier pape américain de l’Histoire. Une figure spirituelle qui pourrait s’opposer frontalement aux positions de Donald Trump et de son administration.

L’élection de Robert Prévost sous le nom de Léon XIV marque un tournant historique : pour la première fois, le pape est né aux États-Unis. Fils d’un père franco-italien et d’une mère espagnole, il est originaire de Chicago. Ce profil cosmopolite incarne une Église universelle, mais aussi, peut-être, un message envoyé au monde et à l’Amérique de Donald Trump.

Trump se félicite, mais le pape s’éloigne

"Il n’y a pas de plus grand honneur… Nous sommes un peu surpris, mais très heureux", a réagi Donald Trump. Le vice-président J.D. Vance, catholique converti en 2019, s’est montré encore plus enthousiaste : "Je suis sûr que des millions de catholiques américains et d'autres chrétiens prieront pour son action fructueuse à la tête de l'Église. Que Dieu le bénisse !"

Mais l’harmonie pourrait être de courte durée. Léon XIV a déjà pris ses distances avec l’administration Trump, notamment sur les questions migratoires. En réponse aux propos de J.D. Vance sur la priorité de la charité envers ses proches plutôt qu’aux étrangers, le pape a tweeté : "JéDi Vance a tort : Jésus ne nous demande pas de hiérarchiser notre amour pour les autres".

La vision conservatrice de la religion défendue par le vice-président s’oppose frontalement à celle du nouveau pape, plus proche de la ligne de son prédécesseur sur les droits humains, l’accueil des migrants et la paix internationale. "Je pense qu'il critiquera les positions américaines sur l'immigration, les droits de l'homme et les ventes d'armes à l'étranger", analyse James Keane, journaliste pour la revue catholique America.

Selon François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux, l’élection de Léon XIV pourrait représenter un contrepoids aux politiques de Washington : "Je pense qu’il y aura un positionnement du Saint-Siège qui sera un positionnement d’affrontement indirect avec cette administration".

Une élection spirituelle, mais aussi politique

Le choix des cardinaux n’est peut-être pas uniquement spirituel. En élisant un pape américain critique du pouvoir en place aux États-Unis, ils envoient potentiellement un message à une Église divisée et à un monde où le conservatisme gagne du terrain.

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