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Une histoire faite de tensions: comprendre le conflit israélo-palestinien en 7 temps

Le conflit israélo-palestinien est l'un des conflits les plus longs et les plus complexes de l'histoire contemporaine. Pour comprendre les racines de ce conflit, il est essentiel de remonter au début du 20ème siècle, à une époque où la région de la Palestine était sous domination ottomane. 

1. La Première guerre mondiale et la chute de l’Empire ottoman 

Les origines du conflit israélo-palestinien remontent à des siècles d'histoire complexe et de revendications territoriales en Palestine. Au début du 20ème siècle, la région était habitée par une population diversifiée, comprenant des Juifs, des Arabes musulmans et chrétiens, ainsi que d'autres groupes religieux et ethniques. 

Le début du 20ème siècle a été marqué par la chute de l'Empire ottoman, qui avait régné sur la Palestine pendant des siècles. Mais la Première Guerre mondiale a précipité l'effondrement de l'Empire ottoman, allié de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, créant un vide de pouvoir dans la région. 

Pendant la Première Guerre mondiale, le gouvernement britannique, par l’entremise de son ministre des Affaires étrangères, Arthur Balfour, a émis la "Déclaration Balfour" en 1917. Elle soutenait l'établissement d'un "foyer national pour le peuple juif" en Palestine. Cette déclaration a semé les graines de la controverse en promettant un territoire à la fois aux Juifs et aux Arabes dans une région où les deux communautés coexistaient depuis des siècles. 

2. Du mandat britannique en Palestine à la guerre d’indépendance d’Israël (1920-1949) 

Après la fin de la Première Guerre mondiale, la Société des Nations a confié à la Grande-Bretagne un mandat sur la Palestine. Au cours de cette période, les tensions entre les communautés juive et arabe se sont intensifiées, en grande partie à cause de l'immigration juive en Palestine et de la montée du mouvement sioniste, qui prônait la création d'un État juif. 

En 1947, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté un plan de partage de la Palestine, recommandant la création de deux États, un juif et un arabe, avec Jérusalem sous administration internationale. Les dirigeants juifs ont accepté ce plan, mais les dirigeants arabes l'ont rejeté, déclenchant une guerre civile. 

Le 14 mai 1948, David Ben Gourion a proclamé l'indépendance de l'État d'Israël. Cela a déclenché une guerre avec les pays arabes voisins, qui ont envahi Israël en signe de protestation. La guerre s'est terminée en 1949, avec la signature d'accords d'armistice qui ont redéfini les frontières d'Israël. Cette guerre a laissé de profondes cicatrices et a contribué à l'évolution du conflit. 

La guerre de 1948 a entraîné le déplacement de centaines de milliers de Palestiniens, qui ont fui ou ont été expulsés de leurs foyers. Cette création de réfugiés palestiniens a été un élément central du conflit et a eu un impact durable sur la région. 

3. L'après-guerre d'Indépendance (1949-1967) 

Après la guerre d'indépendance d'Israël en 1948, une série d'accords ont été signés entre Israël et ses voisins arabes, redéfinissant les frontières et mettant fin aux hostilités directes. Cependant, la situation demeurait instable, avec des tensions persistantes et des problèmes non résolus, notamment la question des réfugiés palestiniens. 

En 1956, Israël a lancé une opération militaire conjointe avec la France et le Royaume-Uni pour reprendre le contrôle du canal de Suez, qui avait été nationalisé par l'Égypte. Bien que cette intervention ait été une réussite à court terme, elle a provoqué des critiques internationales et a mis en exergue des tensions régionales toujours latentes. 

4. La guerre des Six Jours (1967) et la guerre du Kippour (1973) 

L'une des guerres les plus marquantes du conflit israélo-palestinien a éclaté en juin 1967. Redoutant un assaut imminent, Israël a lancé une attaque préventive contre l'Égypte, la Jordanie et la Syrie. L’état hébreux a remporté une victoire éclair en six jours. Les forces israéliennes ont conquis la Cisjordanie, Jérusalem-Est, Gaza, le Sinaï et le plateau du Golan. Cette guerre a redessiné la carte du Moyen-Orient et a eu des conséquences majeures, notamment l'occupation israélienne des territoires palestiniens et arabes, qui persiste à ce jour. 

En 1973, la guerre du Kippour a éclaté le 6 octobre lorsque l'Égypte et la Syrie ont lancé une attaque surprise contre Israël, le jour du Yom Kippour, la fête juive la plus sainte. L'objectif était de récupérer les territoires perdus lors de la guerre des Six Jours en 1967. Les attaques arabes ont réussi à prendre Israël par surprise. Cependant, les forces israéliennes ont rapidement contre-attaqué et infligé des pertes importantes à l'Égypte et à la Syrie.  

Après des semaines de combats intenses, un cessez-le-feu a été négocié avec l'intervention des États-Unis et de l'Union soviétique. La guerre du Kippour a eu des conséquences significatives, notamment en montrant la vulnérabilité d'Israël, en consolidant les relations égypto-américaines, et en contribuant à des négociations ultérieures pour la paix au Moyen-Orient, notamment les accords de Camp David en 1978. 

5. Les accords de Camp David (1978) 

Les Accords de Camp David, signés en 1978, ont été un jalon majeur dans la recherche de la paix au Moyen-Orient. Ces accords ont été négociés sous l'égide du président américain Jimmy Carter entre Israël, dirigé par Menahem Begin, et l'Égypte, dirigée par le président Anouar el-Sadate. Les principaux points comprenaient le retrait israélien du Sinaï égyptien occupé depuis 1967, la normalisation des relations entre Israël et l'Égypte, et l'autonomie palestinienne en Cisjordanie et à Gaza. 

Ces accords ont permis de mettre fin à l'état de guerre entre Israël et l'Égypte, marquant un changement majeur dans l'équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient. Cependant, l'autonomie palestinienne n'a pas été pleinement mise en œuvre, et le conflit israélo-palestinien s'est poursuivi. Malgré cela, les Accords de Camp David ont ouvert la voie à d'autres négociations de paix. 

6. De la Première Intifada aux accords d’Oslo (1987-1993) 

La Première Intifada, qui s'est déroulée de 1987 à 1993, a été un soulèvement populaire palestinien contre l'occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza. La Première Intifada a été déclenchée par un accident de la circulation à Gaza en décembre 1987, lorsqu'un camion israélien a percuté un véhicule transportant des travailleurs palestiniens, tuant quatre personnes. L'incident a provoqué des émeutes et des manifestations populaires. 

Les Palestiniens, se sentant opprimés et privés de droits fondamentaux, ont exigé la fin de l'occupation israélienne et la création d'un État palestinien. Les affrontements avec les forces israéliennes ont souvent été marqués par des violences des deux côtés. 

La Première Intifada a eu un lourd bilan humain pour les Palestiniens. Les estimations du nombre de victimes varient, mais il est généralement accepté que des centaines de Palestiniens ont été tués et des milliers d'autres blessés. Les forces israéliennes ont répondu aux manifestations et aux émeutes avec une répression parfois violente, ce qui a entraîné des pertes importantes du côté palestinien. En plus des décès et des blessures, de nombreux Palestiniens ont été arrêtés et emprisonnés. La violence a également touché les Israéliens, avec des attaques de militants palestiniens contre des civils et des soldats israéliens. 

La Première Intifada a attiré l'attention internationale sur la question palestinienne, contribuant aux négociations de paix ultérieures. Elle a également entraîné des bouleversements politiques, notamment la montée en puissance du mouvement Hamas.  

Après des décennies de conflit, des négociations se sont intensifiées dans les années 1990. Ainsi, en 1993, les Accords d'Oslo, signés entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), ont marqué un tournant majeur dans le conflit. Ces accords ont établi un processus de paix et ont conduit à la création de l'Autorité palestinienne, chargée de l'administration de certaines parties de la Cisjordanie et de Gaza. Yasser Arafat, dirigeant de l’OLP en exil, est revenu à Gaza en tant que chef de l'Autorité palestinienne. Cependant, ces accords n'ont pas réussi à résoudre les problèmes fondamentaux du conflit.  

Par ailleurs, en 1995, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, l'un des architectes des Accords d'Oslo, a été assassiné par un extrémiste israélien opposé au processus de paix. Cet acte a été un coup dur pour les perspectives de paix. 

7. La Deuxième Intifada, les Négociations de paix et les impasses (2000-2022) 

Au début du 21ème siècle, les négociations de paix se sont effondrées, et une vague de violence appelée la Deuxième Intifada a éclaté en 2000. Cette période a été marquée par des attaques terroristes palestiniennes et des répliques israéliennes, avec un lourd bilan de victimes des deux côtés. 

En réponse à la Deuxième Intifada, Israël a construit un mur de séparation en Cisjordanie pour se protéger contre les attaques terroristes. Ce mur a été critiqué pour son impact sur la vie des Palestiniens et pour le tracé qui empiète sur des territoires palestiniens. 

Les négociations de paix sporadiques entre Israéliens et Palestiniens ont continué à se heurter à des impasses, notamment en raison de questions controversées telles que le statut de Jérusalem, les frontières, les réfugiés et les colonies israéliennes en Cisjordanie. 

La bande de Gaza, contrôlée par le groupe Hamas, a été le théâtre de plusieurs conflits avec Israël, notamment en 2008-2009, 2012, 2014, et en 2021. Ces conflits ont entraîné de nombreuses pertes de vies civiles et ont ravivé les tensions dans la région. 

À l'heure actuelle, le conflit israélo-palestinien demeure non résolu, avec des défis majeurs pour la recherche d'une solution durable. Les États-Unis ont joué un rôle de médiation, mais des défis politiques, géopolitiques et historiques persistants rendent la résolution du conflit complexe. 

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