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"Une vision étriquée et égoïste de l’Amérique": Kamala Harris critique le début de mandat de Donald Trump

Dans son premier grand discours depuis sa défaite à la présidentielle, l’ancienne vice-présidente critique vivement le début du nouveau mandat de Donald Trump, qu’elle accuse de mettre en danger la démocratie américaine.

Kamala Harris a signé son retour sur la scène politique mercredi avec un discours offensif à l’adresse de Donald Trump et de sa politique. Invitée d’une association soutenant l’engagement des femmes en politique, l’ancienne vice-présidente a dénoncé un début de mandat marqué selon elle par une "vision étriquée et égoïste de l’Amérique".

On punit ceux qui disent la vérité

"On punit ceux qui disent la vérité, on favorise les fidèles, on tire profit de son pouvoir et on laisse les autres se débrouiller seuls", a-t-elle accusé, appelant les Américains à ne pas se laisser "berner" par le "chaos" apparent orchestré par l’administration Trump.

Un programme conservateur en marche

Kamala Harris estime que, derrière l’apparente désorganisation, le président républicain applique méthodiquement un programme forgé depuis des décennies par les milieux conservateurs.

Selon elle, ce projet politique vise à affaiblir l’éducation publique, à réduire la taille de l’État et à privatiser de nombreux services, tout en accordant "des allègements fiscaux aux plus riches"

Elle a également mis en garde contre les dangers d’un pouvoir présidentiel de plus en plus autoritaire, soulignant que les actions de Donald Trump pourraient mener à une "crise constitutionnelle". "Le seul pouvoir qui ne doit pas faillir, c’est la voix du peuple", a-t-elle insisté.

Une administration contestée

Les 100 premiers jours du second mandat de Donald Trump ont été marqués par une activité législative intense : plus de 140 décrets présidentiels ont été signés, dont plusieurs déjà suspendus par les tribunaux. Le président s’en est pris à ses opposants, a renforcé les expulsions d’immigrés en situation irrégulière et tente de démanteler les effectifs de l’administration fédérale, avec le soutien de l’entrepreneur Elon Musk.

La politique commerciale de Trump, notamment les droits de douane imposés à la Chine, soulève aussi de nombreuses interrogations. La crainte d’un retour de l’inflation gagne du terrain, alors que de nombreux électeurs espéraient au contraire un apaisement économique.

Où en est Kamala Harris? 

Restée discrète depuis sa défaite à la présidentielle de novembre, Kamala Harris semble aujourd’hui à la croisée des chemins. Selon la presse américaine, elle hésite entre se présenter au poste de gouverneure de Californie en 2026, ou viser à nouveau la Maison Blanche en 2028.

Une candidature nationale serait cependant plus difficile à porter. Le parti démocrate, affaibli dans les sondages, peine à se renouveler, et l’ancienne vice-présidente reste associée à un bilan contesté de l’administration Biden.

"Le courage est contagieux"

Face à ce qu’elle perçoit comme une dérive autoritaire du pouvoir exécutif, Kamala Harris a salué "le courage" des juges, des universitaires et des citoyens qui s’opposent à la politique actuelle.

"Le président Trump, son administration et leurs alliés misent sur l’idée que la peur peut être contagieuse", a-t-elle déclaré. "Mais la peur n’est pas la seule chose qui est contagieuse. Le courage est contagieux".

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