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Présidentielle: à gauche, Mélenchon le vote utile?

A moins de huit semaines du premier tour, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon se place de plus en plus comme le candidat du "vote utile" à gauche, au moment où les prétendants à l'Elysée battent la campagne vendredi à la rencontre des Français encore peu mobilisés.

Divisés comme jamais, les candidats de la gauche jouent chacun leur chance, mais peinent à se faire entendre dans un pays majoritairement à droite, selon les sondages, et où les thèmes de sécurité, d'identité ou encore d'immigration ont largement dominé la pré-campagne.

Et c'est à l'extrême droite que la campagne a fait sa première victime vendredi avec le retrait annoncé de Florian Philippot, figure des manifestations anti-pass sanitaire et ancien bras droit de Marine Le Pen.

Pour Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive France, "il y a un problème de crédibilité de la part de l'offre politique à gauche".

Dans cet espace réduit, le leader de LFI, qui fait campagne dans les Hautes-Alpes vendredi, tire son épingle du jeu à défaut de rassembler, lui qui avait recueilli le meilleur score à gauche à la dernière présidentielle en 2017.

Il se situe entre 10-11% des intentions de vote selon les sondages loin devant ses adversaires à gauche.

Le tribun de LFI a qualifié de "bienvenu" l'appui inopiné cette semaine de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, selon qui "le vote utile à gauche, c'est le vote Mélenchon".

- Radicalité -

Le représentant de la gauche radicale, qui réunit ce weekend son parlement de l'Union populaire, est dans la situation qu'il espérait il y a quelques mois: distancer l'écologiste Yannick Jadot, qui le concurrençait un temps et se trouve désormais aux alentours des 5%.

M. Mélenchon a bénéficié du ralliement de plusieurs jeunes militants du climat convaincu par sa radicalité.

Interrogé à ce sujet dans un entretien à l'AFP, M. Jadot a affirmé que "ma radicalité c'est d'être prêt à gouverner. Lui considère que sans l'Europe on peut y arriver, moi je pense qu'il nous faut l'Europe".

A couteaux tirés avec EELV, les Insoumis qui s'évertuent depuis des semaines à se positionner comme étant le vote utile ou "efficace" comme ils l'appellent, se replient sur leurs anciens alliés communistes en 2012 et 2017. Sans succès pour l'instant.

Les communistes réunis derrière Fabien Roussel, dont la campagne est auréolée d'un certain succès, assurent en coulisses que M. Mélenchon n'a aucune chance d'accéder au second tour.

"Notre objectif n'est pas de prendre des voix aux autres candidats de gauche" mais "de faire revenir à la gauche des Français qui s'en sont détournés", a plaidé dans un tweet vendredi son directeur de campagne Ian Brossat.

Les tentatives de rassemblement à gauche ont en tout cas toutes échoué comme en témoigne l'échec de Christiane Taubira malgré sa victoire à la Primaire populaire et à laquelle l'écologiste Sandrine Rousseau fait de l'oeil pour qu'elle rejoigne Yannick Jadot.

Quant aux socialistes, la candidate Anne Hidalgo, créditée entre 1,5 à 3% dans les sondages et qui a fustigé une "campagne très moche, vulgaire, violente", elle entend poursuivre sa campagne coûte que coûte.

Mais le parti qui a donné deux présidents à la France est "plus proche de l'enterrement que de la résurrection", a taclé le ministre des Affaires étrangères et ex-responsable socialiste Jean-Yves Le Drian.

- En attendant Macron -

A droite, la candidate LR Valérie Pécresse est passée à la contre-attaque après une semaine difficile en dénonçant un "Pécresse-bashing" orchestré selon elle par "les macronistes" pour la décrédibiliser.

"Il semble depuis quelques jours que je sois la femme à abattre", a-t-elle lancé jeudi soir lors d'une réunion publique en Vendée.

Valérie Pécresse, qui doit tenir un meeting en soirée au Cannet dans les Alpes-maritimes, est de nouveau donnée en recul, en quatrième position au premier tour de la présidentielle, derrière ses rivaux d'extrême droite Eric Zemmour et Marine Le Pen, selon un sondage BVA pour RTL publié vendredi.

Pour sa part, la candidate du Rassemblement national se rend à Vienne dans l'Isère.

A gauche, Mme Hidalgo fait campagne en Bretagne pour parler d'emploi le jour même où le chômage est retombé à 7,4% selon les chiffres publiés vendredi, tandis que Yannick Jadot poursuit à Tours sa "tournée des possibles".

Et les supputations vont toujours bon train sur le moment où le président Emmanuel Macron, en tête dans les sondages, officialisera sa candidature à sa réélection.

Le président Macron, à Bruxelles vendredi, entretient le suspense mais l'horizon s'éclaircit et son agenda se dégage au moment où l'épidémie de Covid-19 connaît un reflux et après une intense séquence internationale liée à la crise russo-ukrainienne et au Mali.

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