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José a eu envie de « se jeter dans la Meuse » après un rendez-vous chez une dentiste : « Je lui ai dit que c’est dégueulasse »

Par RTL info avec Frédéric Delfosse et Julien Raway
À Liège, un homme séropositif s’est vu refuser des soins chez le dentiste. Un choc pour ce septuagénaire qui vit avec le VIH depuis plus de 30 ans. Le centre médical concerné reconnaît une erreur et présente ses excuses.

José, 72 ans, vit avec le VIH depuis plus de trois décennies. Grâce aux traitements actuels, sa charge virale est indétectable, ce qui signifie qu’il ne peut pas transmettre le virus. Pourtant, lorsqu’il se rend récemment chez une nouvelle dentiste, il fait face à un refus brutal de soins.

« Elle m’a dit : mettez votre manteau là, mon parapluie. Et puis elle est venue vers moi et m’a dit : je ne vous soignerai pas. J’ai reçu ça comme un coup de poing dans la gueule », raconte-t-il, encore choqué. « Je me suis assis sur le fauteuil et j’ai crié, mais hurlé. Dégoûté, c’est dégueulasse. Je lui ai dit ça et je suis parti. »

La dentiste se serait ravisée en lisant la fiche médicale du patient. Mais pour José, le mal était fait : « S’il y avait eu la Meuse là, je me serais jeté dedans tellement j’étais mal. »

De la discrimination dit José

José a rapidement contacté le centre liégeois de santé sexuelle. Ensemble, ils dénoncent une discrimination inacceptable de la part d’un professionnel de la santé. « Il ne faut pas qu’on régresse, surtout », insiste José. « Il faut faire passer le message aux jeunes, futurs médecins, futurs dentistes. Il y en a qui ont peur. »

Le patient ne doit pas le dire
Michel Moutschen, Spécialiste des maladies infectieuses

Le centre médical concerné a reconnu une erreur de communication entre la dentiste et le patient. Dans une communication écrite, il évoque un « cas isolé » et assure que cela « ne se reproduira plus ». Des excuses ont été présentées à José, qui les a acceptées. Un nouveau rendez-vous a été fixé.

« Risque zéro »

Le professeur Michel Moutschen, spécialiste des maladies infectieuses, souligne : « Un dentiste est surtout exposé à de la salive, évidemment. Risque zéro de transmission (…) Et pour qu’il y ait une exposition au sang, il faut une blessure profonde, ce qui est très rare. Même avant les trithérapies, le risque était de trois pour mille. Aujourd’hui, on est à un sur dix millions. »

Face à cette réalité scientifique, le médecin estime qu’un patient séropositif ne devrait même pas être tenu de révéler son statut sérologique à un professionnel de santé : « Le patient ne doit pas le dire. »

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