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"On se sent tous abandonnés": un an après l'incendie de la Tour Kennedy, les habitants ont-ils pu retrouver leur logement?

Le 24 juin dernier, un incendie ravageait la tour Kennedy, à Liège. Tous les habitants devaient être évacués en urgence, parfois même par hélicoptère. Aujourd'hui, l'histoire était loin d'être terminée. Alors qu'on avait averti les habitants qu'ils pourraient y revivre d'ici à la fin du mois de juin 2025... On apprend aujourd'hui que le délai est reporté de 3 mois, voire de 6 mois pour les ailes les plus touchées. 

Pour atteindre l'appartement de David, une lampe de poche reste indispensable. Un an après l'incendie, l'électricité n'est toujours pas revenue dans cette partie de la tour.

Cet habitant souhaite nous montrer les stigmates du drame. À mesure que l'on avance, les dégâts deviennent de plus en plus saisissants. L'ascenseur a littéralement fondu sous l'intensité des flammes : "On croirait qu'il y a une guerre ici. Ça a bien pris cher, en tout cas. Quand on avance un peu plus loin, c'est la partie qui a vraiment été très catastrophique parce que tout est à nu, tout est tombé". 

La Défense en renfort 

Le 24 juin dernier, à 14h, un incendie dévastateur éclate dans le 3e plus haut immeuble de Liège. 223 appartements sont envahis par une épaisse fumée. Certains habitants se retrouvent coincés et pour les sauver, un hélicoptère de la Défense est envoyé en renfort.

"Les gens à l'intérieur sont naturellement stressés", avait expliqué à l'époque Denis Honders, directeur des opérations de secours. "Quand on est dans un sinistre pareil, c'est tout à fait normal. Nous, on essaie de prendre contact avec eux, de les rassurer, que ce soit par l'extérieur du bâtiment ou par l'intérieur du bâtiment. Et on procède de manière logique au sein du bâtiment pour essayer d'évacuer les gens".

Trois habitants perdront la vie des suites de cet incendie historique. Pour tous les autres, les ennuis ne font que commencer. "Il faut prévenir la famille, il faut sûr que loger, pas sûr que loger. On est accueilli chez sa fille, on doit rester à l'hôtel, on doit contacter l'assurance...", disait Willy Demeyer, le bourgmestre. 

"On a informé les propriétaires lors de l'Assemblée qu'on envisageait un délai d'un an entre le moment de l'incendie le 24 juin et la réhabilitation totale de l'immeuble", avait ajouté John Aendekerk, administrateur délégué d'ADSK Syndic.

Des retards conséquents

Mais les choses ne se sont pas passé comme prévu. Un an plus tard, l'accès à l'immeuble reste strictement limité. Pour rejoindre son logement, pourtant épargné par les flammes, Philippe doit respecter un créneau horaire précis et signer une autorisation.

Son retour définitif est désormais repoussé à fin septembre. "C'est vraiment un problème d'une insuffisance de coordination, de moyens qui sont mis", témoigne-t-il. "Imaginez qu'on relance une deuxième automne, un deuxième hiver... Ce n'est pas du tout impossible dans les mêmes circonstances. Je crois qu'à ce moment-là, on pourrait avoir des dégâts d'humidité qui se mettent et qui vont être complémentaires par rapport à ce qu'il y a au départ".

C'est toujours trop lent, comme dans tous les travaux

Les architectes reconnaissent que le chantier s'avère bien plus compliqué que prévu ; il faut cloisonner étage par étage, tirer des centaines de câbles jusqu'au toit, rétablir l'eau et le chauffage. Coordonner ces corps de métier à des visites limitées ne facilite en rien l'avancée des travaux.

"Nous dépendons aussi des fournisseurs, de RESA, etc. C'est toujours trop lent, comme dans tous les travaux, mais je peux vous garantir que ça suit bien son cours", assure John Aendekerk.

D'ici là, plusieurs locataires de la Tour Kennedy se retrouvent plongés dans l'incertitude. "On se sent tous abandonnés en fait", témoigne l'un d'entre eux, dépité. 

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