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« Tout petit, je me suis fait attaquer » : effrayés par les chiens, ces habitants ont suivi une formation originale à Visé

Par Alexandre Braeckman avec Vanille Esposito
À Visé, une ASBL organise des séances pour apprendre à vaincre la peur des chiens, un besoin auquel beaucoup peuvent s’identifier.

À Visé, en région liégeoise, une initiative originale tente de répondre à un besoin souvent sous-estimé : vaincre la peur des chiens, appelée synophobie. Une ASBL y organise des ateliers destinés à aider les participants à mieux comprendre les chiens et à atténuer leurs appréhensions.

Parmi les participants, Mohammed, éducateur à domicile, témoigne de l’impact de son expérience. « Tout petit, je me suis fait attaquer par un chien. Je ne m’y attendais pas, il m’a mordu à la jambe et j’en ai gardé des séquelles », confie-t-il à notre micro.

Nancy, une autre participante, partage également une expérience marquante : « Quand j’étais petite, j’ai été attaquée, si je peux dire ça comme ça, par un chien. Et depuis, c’est un peu compliqué. » Des traumatismes personnels qui les ont poussés à franchir les portes de ces ateliers pour se libérer de cette peur.

Un processus doux

Le déroulement des séances est pensé de manière progressive et pédagogique. Les participants commencent par travailler avec des peluches avant de passer au contact avec Simka, une chienne cocker bien réelle, mais parfaitement formée pour ce type d’exercice.

Cette approche permet aux apprenants d’appréhender en douceur les interactions avec un véritable animal. Comme le souligne Mohammed. « Le fait d’avoir cette formation, ça m’a permis de ne pas avoir peur, d’avoir moins peur et de m’approcher, de savoir comment me positionner par rapport au chien. »

« La peur des chiens pose problème pour, par exemple, les horaires, pour créer des équipes, vraiment du concret sur le terrain. » Ces séances sont donc aussi une solution pour améliorer les conditions de travail des professionnels souvent contraints de jongler avec ces craintes.

Au fil des ateliers, des notions clé sont enseignées, comme repérer les signes d’un chien stressé ou savoir comment s’adresser à l’animal. Isabelle ajoute : « A savoir qu’un chien, la priorité, c’est l’odorat et pas le toucher. Et la manie des propriétaires de chiens, quand quelqu’un rentre dans la maison, c’est caresse-le. Alors que le chien n’a pas spécialement envie, il a envie de renifler les chaussures, le pantalon. J’explique ce genre d’incompréhension entre humain à humain, donc je crée des ponts », nous raconte Isabelle Dignef, l’initiatrice de ces ateliers

Forte de son succès, l’initiative pourrait bientôt s’étendre. La commune de Visé envisage d’introduire ces ateliers dans les écoles.

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