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C’est un tournant social important. Dès le 1er janvier 2026, les premières exclusions liées à la réforme du chômage entreront en vigueur, frappant les demandeurs d’emploi de longue durée. À Chaudfontaine, la commune n’attend pas la dernière minute : elle vient d’ouvrir un guichet emploi dédié à ces futurs exclus du système.
Un accompagnement personnalisé
Situé à deux pas du CPAS, ce guichet propose conseils, aide administrative et soutien à la réinsertion professionnelle. Objectif : éviter aux personnes concernées de se retrouver brutalement sans ressources.
Ludovic, le tout premier à franchir la porte du guichet, témoigne de son inquiétude : « Ça me fait vraiment peur de… » « Vous retrouver sans rien ? » « Oui, c’est ça. » Après 17 ans de hauts et de bas entre emploi et chômage, il s‘attend à perdre ses droits.
Risque de saturation des CPAS
Le CPAS de Chaudfontaine s’attend à voir plus de 260 personnes exclues du chômage dans les six prochains mois. La responsable du service insertion, Florence Roger, insiste sur l’importance d’anticiper : « Si elles arrivent toutes à la date de l’exclusion, il y aura de l’attente et peut-être un trou financier. »
Rosalie, la cinquantaine, mère de deux enfants, vit déjà cette précarité. Elle enchaîne les missions d’intérim à temps partiel avec un complément chômage. Trouver une formation ou un temps plein s’avère complexe : « On me dit non pour une formation parce que je travaille, et on me dit non parce que j’ai un diplôme. C’est très perturbant. Je suis un peu perdue. »
Le CPAS, une solution pas sans conditions
Si le CPAS constitue un « filet de sécurité », il implique des démarches souvent méconnues, comme le souligne Ludovic : « Je n’ai jamais été intégré au CPAS. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Je suis un peu stressé avec tout ça. »
Je dois quand même payer mon prêt
L’accès au revenu d’intégration sociale est soumis à une analyse financière poussée : épargne, situation familiale, propriété immobilière… autant de critères qui peuvent compliquer l’accès à l’aide. Rosalie exprime son désarroi : « Si on est propriétaire, c’est compliqué pour avoir le CPAS. Mais je dois quand même payer mon prêt. Si je n’ai pas de salaire, je ne peux pas payer. La banque va saisir la maison et je serai dehors. »
Un service amené à se renforcer
Pour l’instant, le guichet emploi de Chaudfontaine fonctionne avec les effectifs existants, deux demi-journées par semaine. Mais le recours à du personnel supplémentaire semble inévitable à mesure que 2026 approche.

















