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Une nouvelle pratique est désormais utilisée dans les maisons de repos: le finger food. Son objectif? Faciliter l’ingestion des aliments et permettre aux résidents de retrouver leur autonomie. Au home Libert, à Marche-en-Famenne, c’est un franc succès.
Le concept de finger food ne vous dit rien ? Et pourtant, il pourrait bien faciliter la vie des résidents en maison de repos. C’est notamment le cas de Marie, qui réside au home Libert, à Marche-en-Famenne. Atteinte de démence, elle ne supportait pas qu’on lui donne à manger. Grâce à cette formule, elle peut à nouveau s’alimenter seule.
"Souvent, elle refusait de s’alimenter. Quand c’est mixé, c’est difficile de manger avec les doigts. Et ici, vu que c’est retexturé, le finger food permet vraiment de retrouver cette autonomie", explique Pauline Soyer, logopède.
Le finger food permet également de faciliter l’ingestion, d’éviter les étouffements ou la dénutrition. Au niveau de la préparation, les aliments sont cuits normalement, puis mixés séparément.
Alphonse Meylan, chef cuisinier, explique : "On essaie de ne pas tout mélanger pour que les goûts soient distincts, et que ce soit plus beau dans l’assiette aussi".
Lorsque le chef cuisinier obtient la bonne texture, à savoir lisse et compacte, il verse alors les aliments dans des moules en silicone. Les portions sont ensuite conservées au congélateur et servies quelques jours plus tard aux pensionnaires. Grâce à cette formule, les repas gardent davantage de saveur. De manière générale, les résidents en sont satisfaits, même s’ils ont tous leurs préférences.
Généralement, les assiettes sont vides
En termes d’apports énergétiques et caloriques, rien ne change par rapport à un repas classique. Les différents menus sont d’ailleurs élaborés de la même manière par une diététicienne.
Mis en place depuis le mois d’avril 2024, le finger food est un franc succès. Un tiers des résidents en bénéficient, et chez les pensionnaires en cas de dénutrition, les progrès sont impressionnants.
"On remarque qu’ils ont beaucoup plus de plaisir à manger. Avant, on devait les stimuler pour qu’ils mangent leur repas, parce que ça ne leur donnait pas envie. Là, avec le finger food, généralement, les assiettes sont vides", précise Marie Jacot, diététicienne.
Pour le moment, seuls les dîners connaissent leur alternative en finger food. L’objectif est de l’élargir aux autres repas. Et bien que l’investissement soit important, il est aussi nécessaire, selon François Marchal, directeur de la maison de repos Libert. "Ça a demandé du personnel supplémentaire et des formations. (...) Donc oui, ça demande de l’investissement, mais je pense qu’aujourd’hui, a priori, c’est nécessaire".
Au total, 280 repas finger food sont servis chaque midi, 7 jours sur 7. Le projet redonne l’envie et le plaisir de manger, tout en mettant l’accent sur la dignité et l’autonomie. Toutes les équipes sont ravies, et les résidents satisfaits.


















