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Valentine et sa famille se souviendront longtemps de ce vol Ryanair avec une personne IVRE à bord: "On n'avait qu'une seule hâte, sortir de l'avion"

Valentine, 41 ans, et les autres passagers du vol FR2952 de la compagnie aérienne Ryanair, de Madrid à Bruxelles, garderont longtemps en mémoire leur voyage. Pour cause, un homme ivre et ingérable à bord. "C'est un vol de 2h20 qui a été plus que chamboulé", nous raconte Valentine qui revenait de vacances avec sa famille.

Avant l'embarquement, le jeune homme d'une vingtaine d'années, sa bouteille d'alcool à la main, inquiétait déjà les passagers aux alentours. Il n'a pourtant pas été arrêté par la sécurité à l'embarquement. Une fois tout le monde à bord de l'avion, la tension est montée. "A peine les moteurs étaient allumés sur la piste de décollage qu'on était plusieurs passagers à faire des grands signes à l'équipage pour arrêter le décollage. Ce monsieur ivre mort commençait déjà à ennuyer les passagers. Mais l'hôtesse n'a pas voulu couper les réacteurs, pas question d'arrêter quoi que ce soit, on était déjà en décollage".

Le pompon, c'est qu'il a essayé d'allumer une cigarette, ou peut-être un joint

C'était donc un vol stressant qui s'annonçait pour Valentine, son mari et ses deux jeunes enfants. La situation n'a fait que s'envenimer tout au long du trajet. "Arrivé au-dessus des nuages, c'est parti en vrille. Il renversait du whisky et tombait sur les passagers, se levait mais ne retrouvait plus son siège". Mais ce n'était pas fini, "le pompon, c'est qu'il a essayé d'allumer une cigarette, ou peut-être un joint, en plein vol".

Ses enfants s'inquiètent

Alors qu'une partie de l'équipage se relayait pour contenir cet homme, Valentine rassurait ses enfants de 12 et 9 ans comme elle le pouvait. "Je voyais que mes enfants commençaient à s'inquiéter. J'ai sorti un petit bloc de feuille et joué au pendu sur des monuments qu'on a vus à Madrid avec mes enfants pour fixer leur attention ailleurs". Valentine n'avait qu'une hâte, sortir de l'avion et rentrer chez elle. "Un autre passager a même demandé à l'hôtesse de l'air ce qu'ils comptaient faire si le jeune homme ivre pétait un plomb".

Après quelques péripéties supplémentaires pendant le vol et à l'atterrissage, une équipe de policiers est venue le récupérer dans l'avion une fois atterri à Bruxelles. "On était tellement tous secoué que quand on a enfin pu quitter l'avion et qu'on a croisé les policiers, on leur a souhaité bon courage".

Les incivilités à bord, une tendance à la hausse

L'histoire de Valentine n'est pas un cas isolé. Le nombre d'incivilités qui peuvent dérouter les passagers et l'équipage a tendance à augmenter. Dans le cas de Valentine, aucun acte violent n'a été commis, plus de peur que de mal, mais des situations qui dégénèrent, cela arrive. Encore en 2019, l'IATA, l'association du transport aérien international, et l'ESEA, l'agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne, ont lancé la campagne #NotInMyFlight qui vise les trois plus grandes causes de l'incivilité des passagers à bord, c'est-à-dire le comportement violent, l'ivresse, et la cigarette. Cette campagne s'accompagnait du message : "Toutes les 3 heures un passager récalcitrant menace votre sécurité".

Selon les dernières études de l'IATA, les incivilités sont nombreuses et la tendance est à la hausse. En 2017, les incidents concernaient un vol sur 1.053, alors qu'en 2015, c'était un vol sur 1.205. L'IATA a, par ailleurs, constaté qu'avec le Covid-19 les incivilités à bord n'ont fait qu'augmenter. Dans le but de viser ces problèmes d'incivilité et d'ivresse, le protocole de Montréal, écrit en 2014 et mis en vigueur en 2020, a été créé, mais la Belgique ne fait pas partie des pays qui l'ont signé.

En Belgique, quelconque désagrément commis à bord d'un avion peut être sanctionné par la loi belge, mais c'est chaque compagnie qui décide de ses propres procédures pour gérer les incivilités. De son côté, Ryanair (qui ne fait d'ailleurs pas partie des 290 compagnies aériennes membres de l’IATA) semble être au courant des problèmes d'incivilité et d'ivresse, car elle précise dans ses conditions générales que la compagnie peut refuser de transporter un passager sur tout vol opéré par la compagnie, s'il est estimé que le comportement peut déranger ou mettre en danger les passagers ou l'équipage. 

Valentine reste toutefois étonnée que l'équipage ait accepté de faire monter à bord cet homme ivre. Des turbulences auxquelles elle ne s'attendait pas.

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