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Handicapé depuis 2018 à la suite d’un grave accident, Kevin Bertrand en a fait une force aujourd'hui. La preuve ? Il est devenu champion du monde de culturisme. Afin de sensibiliser les enfants au handicap, mais également au handisport, le sportif s’est rendu dans une école bruxelloise pour échanger avec eux.
Faire de son handicap une force et apprendre le dépassement de soi: c’est ce qu’a entrepris Kevin Bertrand depuis son grave accident survenu en 2018.
Ancien préparateur physique, il est devenu handicapé à la suite d’un accident survenu dans une salle de sport. Décidé à ne rien lâcher malgré ce tragique événement, Kevin Bertrand est aujourd’hui champion du monde de culturisme.
On parle du handicap, du handisport et du dépassement de soi
Cette envie de repousser ses limites et de transformer son handicap en force, c’est le message que Kevin Bertrand cherche à transmettre aujourd’hui. Pour cela, il s’est rendu à l’école Mater Dei, à Bruxelles, afin de raconter son histoire à plusieurs classes de 6e primaire. "C'est plus ou moins une heure par classe, ça nous permet d'échanger, on parle du handicap, du handisport et du dépassement de soi", précise-t-il.
Et ce qui est sûr, c’est que les élèves ne manquent pas de le surprendre. "Je préfère échanger avec de jeunes ados qu’avec des groupes universitaires, parce qu’ils posent des questions sans tabou. Parfois, elles sont même plus troublantes que celles des adultes", explique le sportif.
"Les questions étaient plus intéressantes les unes que les autres", confirme Chantal Dewez, l'institutrice, avant de poursuivre, "j’ai été épatée par les questions posées. C’était autant sur l’accident, que sur le côté mental, que sur sa reconversion sportive. Il a expliqué qu’au départ, il était un grand sportif, que les médecins lui ont bien dit qu’il ne marcherait plus, mais qu’il n’a pas accepté cela. Les enfants étaient très interpellés. Il a donné une grande leçon de courage aux élèves".

Déjà venu dans cette même école en 2022, Kevin a souhaité renouveler l’expérience. "Je peux expliquer avec des mots simples, ça donne lieu à des échanges magnifiques. (…) On voit vraiment que les enfants sont à fond", se réjouit-il.
"Évidemment, les résultats sportifs, un champion du monde, ça interpelle les enfants. Mais il a aussi expliqué qu'un sport de très haut niveau, ce n'est pas toujours si bon que cela pour le corps", nous confie Chantal Dewez.
L'école prévoit d'ailleurs de faire à nouveau appel à Kevin Bertrand l'année prochaine, "et moi, ça me va très bien", s'enthousiasme-t-il. "J'aime partager mon expérience, (...) Je suis un bon vivant. J'interviens aussi dans des conventions médicales pour expliquer mon cas".
Une résurrection, au mental
Tout n'a pourtant pas toujours été facile pour Kevin Bertrand, qui a passé quatre années et demi en chaise roulante. "Il y a trois ans, il était encore arrivé en fauteuil roulant. Cette année, il est venu avec les attelles qui soutiennent ses jambes. Il était debout", a d'ailleurs constaté avec plaisir Chantal Dewez.
Comme écrit ci-dessus, les médecins ont d'abord annoncé à Kevin Bertrand qu'il ne marcherait plus jamais de sa vie. Mais un professeur a finalement accepté de l'opérer et de lui poser une prothèse discale.
"Avec cette prothèse, j’ai réussi à redresser mon dos. Avant, j’étais courbé vers l’avant. Directement, d’un point de vue fonctionnel, ça m’a permis de pouvoir rebouger correctement mes bras, de pouvoir me rasseoir normalement sur ma chaise", nous confiait-il lors d'une première rencontre.
Actif dans l'haltérophilie avant son accident, Kevin Bertrand s'est ensuite tourné vers le culturisme avec succès puisqu'il a décroché un titre de champion du monde et un titre de champion d'Europe.



















