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"Je trouve cela scandaleux": Geneviève s'offusque des prix demandés dans les hôpitaux pour l'utilisation de la télévision

Les frais liés au "confort" hospitalier, comme l’utilisation d’une télévision, suscitent des questions pour Geneviève, dont le frère a été hospitalisé durant plusieurs semaines. Elle dénonce une facture de près de 600 euros. Que faut-il savoir pour éviter les mauvaises surprises? 

"Je suis offusquée par le prix demandé dans les hôpitaux et maisons de revalidation pour l’utilisation de la télévision", témoigne Geneviève, qui a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous.

Quand le séjour dure, le prix de location d'un téléviseur finit par chiffrer. Le frère de Geneviève a dû être hospitalisé durant plusieurs semaines, et la facture a fait réagir son entourage. 

"Entre 3 et parfois 5 euros par jour à charge du patient pour l'utilisation de la télévision dans les hôpitaux... Après 2 mois d’hospitalisation et 2 mois de revalidation (dans une chambre commune), mon frère a payé au total 610 euros. Je trouve cela scandaleux. On ne va pas à l’hôpital pour son plaisir. À ce prix-là, on peut en acheter une...", regrette-t-elle.

À quoi faut-il faire attention pour éviter ce type de frais d’hospitalisation ? 

Vu ses missions liées à l’assurance soins de santé, l’INAMI (Institut national d’assurance-maladie invalidité) n'intervient pas dans le coût lié au "confort de la chambre" et les produits et services sans indication strictement médicale, telle que l’usage d’une télévision.
 
Concernant la facturation par l’hôpital, l’INAMI attire l'attention des patients sur un passage de la Convention signée entre hôpitaux et mutualités : "(...) Lors de son admission, le patient ou son représentant reçoit la liste des produits et services les plus couramment demandés et des tarifs qui peuvent être portés en compte (Cette obligation est entrée en vigueur le 1er septembre 2007). Le patient a le droit, au moment de l’admission, via la déclaration d’admission de refuser ou d’accepter préalablement des produits et services. Pour la fourniture de produits et services qui n'apparaissent pas sur cette liste, l'accord du patient ou de son représentant est requis. Ces produits et services, livrés par l’hôpital, sont portés en compte au patient exclusivement au moyen de la facture, à la rubrique 'frais divers'."

Le montant facturé au frère de Geneviève pour l'utilisation de la télévision est-il "exorbitant" ou dans la norme ? Nous avons posé la question à différentes mutuelles. Voici leurs réponses:

Mutualité chrétienne (MC): 

"Le montant, même si élevé, ne nous paraît pas au-dessus de la moyenne sachant, qu’en général, les hôpitaux facturent 10€/jour aux patient les frais qui comprennent l’accès à la télévision, au wifi, au frigo,… Si TV uniquement, cela tourne autour de 4€/jour", précise le porte-parole Simon Vandamme.

"Les politiques en la matière peuvent varier d'un hôpital à l'autre. À noter, et c’est très important, que tout cela doit être signalé au patient avant son admission via une déclaration d’admission qui est obligatoire et que le patient doit signer avant son entrée. On conseille donc de bien lire ce document pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Généralement, l’assurance hospi de la mutuelle couvre ces frais. C’est en tout cas le cas pour l’assurance hospi de la Mutualité Chrétienne. Le patient sera donc remboursé de ces frais."

Mutualités Libres: 

"Les modalités liées à l’utilisation de la télévision à l’hôpital varient considérablement d’un établissement à l’autre", indique Marianne Hiernaux, la porte-parole des Mutualités Libres (Partenamut).

"Certains hôpitaux facturent la télévision à la journée, tandis que d’autres l’incluent dans un forfait global. L’accès à ce service peut parfois nécessiter une demande d’activation auprès de l’accueil ou du service technique. Dans certains cas, la télévision est incluse dans les chambres doubles ou communes, mais un supplément peut être demandé pour les chambres individuelles. À l’inverse, certains établissements l’intègrent directement dans le coût du séjour, peu importe le type de chambres.

"Dans ce contexte, la vigilance des patients est essentielle", souligne Marianne Hiernaux. "Lors de l’admission, il est important qu’ils se renseignent sur les éventuels suppléments, voire qu’ils signalent explicitement leur choix de ne pas utiliser la télévision si celle-ci est activée par défaut. Par ailleurs, il est tout aussi crucial de vérifier la couverture de leur assurance hospitalisation. Certains assureurs couvrent ces frais, généralement avec un plafond de remboursement, tandis que d’autres n’interviennent pas du tout."

Les hôpitaux ont également un rôle clé à jouer en matière de transparence. "Ils doivent être clairs sur leurs tarifs et informer les patients de manière exhaustive sur leurs pratiques de facturation", ajoute la porte-parole des Mutualités Libres. "Concernant les remboursements, il est important de noter que les mutualités ne prennent pas en charge ce type de frais. Ces suppléments sont considérés comme des services de confort non médicaux. Cependant, en cas de doute ou de contestation d’une facture, l’affilié peut toujours solliciter sa mutualité pour une vérification."

Et de conclure: "Enfin, sur le cas précis que vous évoquez, le montant semble élevé. À titre de comparaison, certains hôpitaux offrent ce service gratuitement, à l’instar du Wi-Fi. La télévision à l’hôpital ne doit pas être perçue comme un luxe, mais comme une commodité essentielle. Dans un environnement souvent marqué par l’isolement et l’inconfort, elle constitue une distraction précieuse, voire une nécessité."

Solidaris: 

"Si on veut une télévision ou un autre élément de 'confort', la première question à poser est de savoir combien cela va coûter et surtout combien de temps, on va rester à l’hôpital … après on fait le calcul et on décide en fonction de ses moyens", souligne également Julie Jandrain, la porte-parole de Solidaris. "Faut-il prendre une assurance spécifique ? A priori, nous ne pensons pas qu’il y ait des assurances qui couvrent d’office ces frais divers." 

Comment les frais de confort ont-ils évolué ces dernières années ? "Est-ce qu'utiliser la télévision est-il bien plus cher qu’auparavant ? Difficile à objectiver comme cela mais nous avons posé la question à deux gestionnaires qui n’ont pas remarqué dans les factures traitées que les frais divers avaient augmenté considérablement."

Une nouvelle réglementation pourrait-elle intervenir concernant les suppléments liés au confort dans les chambres d’hôpital ?"Dans l’immédiat, cela semble compliqué, mais nous ne pouvons pas répondre avec certitude à cette question. Si cette personne avait été affiliée chez nous, nous lui aurions proposé de passer via Jurimut pour l’aider. A voir si son assurance propose ce service également. On renvoie aussi parfois vers le service médiation de l’hôpital."

Quels sont les services et produits très demandés dans les hôpitaux?

GIBBIS, la fédération des institutions de soins des secteurs public et privé associatif de la Région de Bruxelles-Capitale, rappelle de son côté que le prix des services de confort (services divers) – non médicaux – est consultable au sein de chaque hôpital. 

"Le document annexé à la déclaration d’admission reprenant les explications concernant la déclaration d’admission, dont chaque patient prend connaissance lors de son entrée à l’hôpital et qui est identique pour tous les établissements hospitaliers, précise notamment les informations relatives aux frais divers."

La fédération donne par ailleurs quelques exemples de services et produits très demandés dans ses hôpitaux:

- confort de la chambre : téléphone, réfrigérateur, télévision et connexion internet 
- repas et boissons : repas supplémentaires, en-cas, snacks et boissons 
- produits d’hygiène : articles de toilette de base (savon, dentifrice, eau de Cologne, …) et nécessaire de toilette (peigne, brosse à dents, nécessaire de rasage, mouchoirs en papier, …)
- lessive (linge personnel) 
- accompagnant : occupation d'une chambre ou d'un lit, repas et boissons 
- autres biens et services divers : autres biens très demandés (biberons, tétines, tire-lait, béquilles, boules Quies, petit nécessaire de bureau, …) et services très demandés (manucure, pédicure, coiffeur, …),... 

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