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"Pour me réassurer, c'est la croix et la bannière." Jos, un Bruxellois de 81 ans, est dans l'incompréhension. Il nous a contactés via le bouton range Alertez-nous pour nous faire part du sentiment d'injustice qui le traverse. Depuis le mois de mars, son assurance automobile a été résiliée et impossible pour lui d'en trouver une nouvelle pour son véhicule. Résultat, Jos contemple sa voiture garée devant son habitation. "Je ne peux même pas aller voir ma mère", souffle-t-il. Sa police d'assurance a pris fin le 15 mars dernier alors qu'elle courait jusqu'en 2024. "Elle a été résiliée par mail, sans aucune autre forme de procès."
Je suis loin d'être sénile
Il faut dire que par le passé, Jos a été impliqué dans 5 accidents dont un seul récemment où il était en tort. Selon l'assurance, Jos n'est pas reconduit pour son passé accidentogène. Mais pour le Bruxellois, c'est bien son âge qui est en jeu. Pour le Bruxellois de 81 ans, il subit clairement une forme de discrimination. "Les compagnies d'assurances me disent que je suis trop vieux. Mais je ne suis pas vieux, moi à 81 ans. Pas du tout", insiste-t-il. "J'ai peut-être les os qui craquent, mais je ne suis pas vieux. Je suis loin d'être sénile."
Plusieurs facteurs pris en compte
D'après des chiffres fournis par VIAS, les personnes âgées ne sont pas plus impliquées dans des accidents que les tranches d'âge inférieures. En revanche, les conséquences sont souvent plus graves : près de 25% des personnes tuées sur la route ont plus de 65 ans. Résultat, l'âge du conducteur est un facteur pris en compte par les assurances. "L'âge seul ne peut être refusé dans le cadre d'une assurance auto en RC", explique Nevert Degirmenci, porte-parole d'Assuralia, l'organisation du secteur des assurances. "C'est la combinaison de plusieurs éléments. Par exemple, l'historique des accidents, la puissance du véhicule, l'âge, le domicile, la profession."
L'âge n'est pas une maladie
Alors comment expliquer que chaque année des plaintes parviennent au centre pour l'égalité des chances (Unia) ? Patrick Charlier, directeur d'Unia précise: "L'âge n'est pas une maladie. L'âge n'est pas nécessairement handicapant. Une personne de 80 ans n'est pas une autre. Si c'est refusé à quelqu'un en fonction de son âge sans regarder sa situation personnelle, alors il y a un risque de discrimination. Une discrimination, c'est quand on fait des catégories et qu'on n'examine pas la situation individuelle de quelqu'un."
Restent quelques solutions pour Jos: soit se tourner vers un service de médiation ou s'adresser au bureau de tarification qui se chargera de lui trouver une assurance.
Dans ce cas, tout le monde doit passer cet examen.
Chantal Romain