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Human Rights Watch craint un nettoyage ethnique dans l'État de Rakhine

L'organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW), est en mesure d'affirmer que la junte birmane et l'armée d'Arakan, qui s'y oppose, ont commis des meurtres et incendies visant la minorité musulmane rohingya et d'autres civils dans l'État de Rakhine au cours des mois passés.

L'ONG a mené l'enquête en se basant sur des entretiens avec une trentaine de personnes et des analyses d'images satellites, vidéos privées et données médicales. HRW affirme que des atrocités envers des civils ont été commises en avril et en mai cette année tant par la junte militaire que par des groupes armés rohingyas alliés ainsi que par l'armée Arakan, un des groupes qui combat les forces gouvernementales qui dirigent le pays depuis le coup d'État de 2021.

"Les civils des ethnies Rohingya et Rakhine subissent de plein fouet les atrocités commises par l'armée du Myanmar et l'armée d'opposition d'Arakan", estime Elaine Pearson, directrice pour l'Asie à Human Rights Watch. "Les deux parties ont recours à des discours de haine, à des attaques contre les civils et à des incendies criminels massifs pour chasser les gens de leurs maisons et de leurs villages, agitant le spectre du nettoyage ethnique".

La capture de Buthidaung aurait déplacé au moins 70.000 personnes, principalement des Rohingyas, qui ont fui vers l'est et le sud, avance l'ONG.

La junte birmane et l'armée d'Arakan devraient de toute urgence autoriser l'accès à une enquête internationale indépendante et aux agences humanitaires dans l'État de Rakhine, enjoint Human Rights Watch.

Les deux parties "doivent prendre des mesures immédiates pour protéger les civils et leurs biens pendant les hostilités", a déclaré M. Pearson. "Les gouvernements ayant une influence sur les parties belligérantes devraient intervenir avec force, sous peine d'être à nouveau confrontés à une situation de nettoyage ethnique", met-elle en garde.

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