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"Ils ne verront jamais la couleur des 500 euros promis": Paul Magnette fête les 140 ans du PS... en démolissant le MR

Le président du PS Paul Magnette a appelé à la résistance, mercredi lors d'une veillée de la fête du Travail, face à une droite jugée "inefficace", "toujours plus radicale" et qui "ne sait pas comment les gens vivent".

Alors que les actions syndicales se sont multipliées ces derniers mois contre les mesures des gouvernements issus des élections de 2024, le chef du premier parti francophone d'opposition a décrit des exécutifs de droite qui "décident du haut de leur tour d'ivoire, sans jamais écouter les travailleurs."

Devant quelques centaines de militants réunis pour un souper dans une maison d'association près de Fleurus (nord-est de Charleroi), il a passé par le menu toutes les catégories de travailleurs et de personnes précarisées qui seront frappées par les réformes des gouvernements où le PS ne siège plus. Paul Magnette a décidé d'anticiper et de déroger à la tradition du discours politique le jour J pour le prononcer la veille, histoire de prendre la main sur les libéraux qui se rassembleront le 1er mai.

À ses yeux, le gouvernement fédéral est "inefficace, parce qu'il ne fait que déplacer les problèmes", en renvoyant les personnes exclues du chômage vers les CPAS. "Et bien qu'ils fassent douze milliards d'économies, sur le dos des pensionnés, de la Sécurité sociale et de la Santé, ils aggravent le déficit et la dette de notre pays".

Les 500 euros qu'on leur avait promis, ils n'en verront jamais la couleur

Au surlendemain d'une grève générale, les sujets ne manquent évidemment pas : "Le fait que la droite célèbre le travail alors qu'on est dans une année où les travailleurs ne sont vraiment pas à la fête, où les gouvernements de droite attaquent les travailleurs, les 500 euros qu'on leur avait promis, ils n'en verront jamais la couleur, ils vont devoir travailler plus pour gagner moins, ils vont devoir travailler plus longtemps pour une plus petite pension. Et donc c'est vraiment indécent, je trouve, de la part de la droite de prétendre fêter le travail".

Travail d'opposition

Selon lui, le PS, depuis l'opposition, a la capacité de faire reculer ces gouvernements : "Nous avons dénoncé leur volonté de ne plus tenir compte du congé de maternité et de paternité pour la pension, ils ont reculé. Nous avons dénoncé l'absurdité de sanctionner des personnes qui ont repris une formation, ils ont reculé. Nous nous sommes mobilisés pour défendre le statut d'artiste, ils ont reculé. Cet après-midi, encore, à la Chambre, nous avons dénoncé l'injustice que subiront les travailleurs à temps partiels, et nous allons les faire reculer."

Convoquant la Résistance, à quelques jours du 80e anniversaire de la Libération, le socialiste a vilipendé, sans toutefois nommer aucun parti ni aucun adversaire politique en Belgique, une droite réactionnaire qui "s'attaque à tout ce qui nourrit la démocratie, flirte avec le racisme et active la haine des pauvres".

Nous vivons des temps difficiles

Pour la fête du Travail, le président du PS prend traditionnellement la parole le jour même du 1er mai. La "veillée" instituée cette année s'inscrit dans une semaine de festivités et de moments politiques socialistes marquant les 140 ans du parti. En anticipant de la sorte sur le 1er mai, le PS cherche aussi à reprendre la primeur des messages politiques de la fête du Travail, que lui contestent le PTB et, depuis quelques années, le MR (qui a invité l'ex-Premier ministre français Gabriel Attal ce jeudi à... Charleroi).

Le PS a entamé un processus de refondation après le recul électoral enregistré en 2024, qui lui a fait perdre sa première place dans l'espace francophone. Pour Paul Magnette, "nous vivons des temps difficiles, mais nous ne sommes jamais aussi bons que dans l'adversité".

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