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La controversée unité d'appui de la police des chemins de fer a repris un bouclier balistique déclassé sans faire de demande

Les langues continuent de se délier dans l’affaire de l’unité d’appui de la police des chemins de fer. Il y a quelques jours, le syndicat chrétien CSC dénonçait le fonctionnement opaque et sans base légale de ce groupe mis en place il y a deux ans notamment pour faire face à la menace terroriste dans les gares (lire notre article). L’acquisition d’un matériel inadapté et obtenu sans procédure légale est également pointé du doigt. Il s'agit de cagoules, gilets tactiques et même un bouclier balistique déclassé (donc déclaré inutilisable) des forces spéciales.

Le 15 mars 2016, les policiers fédéraux arrivent à la rue du Dries pour effectuer une perquisition dans le cadre de l’enquête sur la cellule terroriste qui a frappé Paris en novembre 2015. Sans le savoir, ils viennent en réalité de découvrir la planque de Salah Abdeslam, seul survivant des terroristes de Paris. Ils sont accueillis par des tirs. Le terroriste Mohamed Belkaid a ouvert le feu pour couvrir la fuite de Salah Abdeslam et d'un complice. Les unités spéciales (CGSU) arrivent en renfort et utilisent deux boucliers balistiques pour se protéger.

Ces boucliers seront ensuite déclassés. Mais l’un des boucliers a pourtant été récupéré sans aucune autorisation par l’unité MPT (Mobil Protection Team) de la police des chemins de fer (SPC). "Y.G, l’un des inspecteurs, est allé à L'ARCA de Uccle (Service logistique de la Police fédérale). Il y avait 2 boucliers de la CGSU déclassés. L’un d’entre eux était criblé d'impacts de balles. L'autre était moins touché, il l'a pris. L’acquisition de ce bouclier utilisé n’a fait l'objet d'aucune demande et n’est passé par aucune procédure légale", déclare un ancien policier des chemins de fer qui ajoute que les policiers de cette unité de la police des chemins de fer n'avaient aucune formation pour utiliser ce bouclier.

"À l'heure actuelle, l'unité a reçu deux nouveaux boucliers, à 3500 euros pièce, que les policiers ont avec eux en patrouille alors qu'ils n'ont toujours suivi aucune formation et que la procédure d'achat n'a pas été respectée", affirme encore l'ancien agent interrogé.

Une note interne confidentielle que RTL INFO s'est procurée semble aller dans le sens d’une confusion des rôles entre ce groupe d’appui de la police des chemins de fer et les Unités spéciales. Le document précise en effet que l’un des rôles de l’unité MPT est d’assister les équipes confrontées à des personnes violentes: perquisitions, fouille de bâtiments, extraction prison, etc. Ces actions sont du ressort de la CGSU et des unités d'appui spécialisé dont les MPT ne font pas partie.

Pour plusieurs agents de la police des chemins de fer que nous avons contactés, le projet initial de la Mobile Protection Team a été détourné par certains afin de "jouer aux unités spéciales".

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