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Une unité de la police des chemins de fer pose question: elle réaliserait des missions sensibles "sans les compétences requises" (vidéo)

Il y a deux ans lors de sa réforme, la police des chemins de fer a mis en place une équipe mobile de protection pour faire face notamment à la menace terroriste dans les gares. Deux ans plus tard, son fonctionnement est dénoncé en interne: confusion des rôles avec les unités spéciales, absence de cadre légal, équipements et formation inadéquats. Le syndicat chrétien CSC demande même un audit en urgence afin d'éclaircir la situation.

Les membres de cette équipe mobile sont cagoulés, munis de boucliers balistiques, de gilets tactiques et d'un armement particulier. Malgré les apparences ces hommes ne sont pas des membres des unités spéciales mais un groupe d'appui constitué et mis en place au sein de la police des chemins de fer.

Sur des images obtenues par notre équipe, ce groupe réalise une perquisition, un type d'opération qui ne correspond pourtant pas à leurs compétences.

"Un groupe constitué dans le flou le plus total"

"Cette équipe n'a aucune compétence légale, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune note qui régit un petit peu leur mission. Chaque personne qui utilise ce matériel doit suivre une formation, formation qu'ils n'ont pas tout simplement parce qu'ils n'ont pas les compétences et donc ils n'ont pas accès à ces formations et ce matériel on ne sait pas où ils l'ont acheté, par quelle procédure officielle ça a été acheté, mais le personnel de la SPC se pose des questions", explique à visage couvert Alexandre, un ancien membre de la police des chemins de fer (SPC).

Il y a également des interrogations du côté syndical. Après avoir tenté sans succès d'éclaircir la situation sur cette cellule, la CSC fait le même constat et parle d'un dysfonctionnement de la direction de la police des chemins de fer.

"Nous n'avons pas été consulté pour ce type d'unité donc clairement nous ne savons pas ce qu'ils font et nous ne savons même pas sur quelle note ou prescrit légal ils se basent et donc oui on peut dire aujourd'hui que ce groupe a été constitué dans le flou le plus total", réagit Adam Amri, délégué permanent CSC-SP-POLICE à Bruxelles.

Le syndicat chrétien demande un audit

Et si des budgets sont dégagés pour cette cellule aux missions peu claires, dans le même temps les équipes de la police des chemins de fer ont vu leurs moyens fortement diminué.

"Nous avons une unité qui subit depuis maintenant deux ans une réforme avec un déficit structurel de personnel allant jusqu'à 50% dans le cadre de certains services. Il est inopportun de prendre des moyens humains et de déforcer d'autres services qui assurent les missions de base", dénonce encore le responsable syndical.

Le syndicat chrétien va interpeller la direction générale de la police fédérale et demande également un audit concernant le fonctionnement de ce groupe, afin de pouvoir pérenniser les véritables missions de base de la police des chemins de fer.

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