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Marc Dutroux va bientôt envoyer une lettre aux victimes: "L'idée c'est de démontrer qu'il n'est pas forcément le monstre froid que l'on a tendance à décrire"

Avec l'accord de son client, Bruno Dayez, l'avocat de Marc Dutroux, s'est attelé à "rédiger une lettre qui sera bientôt adressée à ses victimes ou aux parents de ses victimes". Impossible de savoir ce que contiendra cette missive, "à l'heure actuelle, c'est un grand secret".

Pourtant, invité sur le plateau du RTL Info 13 h, l'avocat confirme et précise ses intentions. "La démarche est de faire un pas vers les victimes, faire ce que l'on peut appeler dans un vocabulaire un peu désuet, un acte de contrition. Et donc assumer pour Marc Dutroux la responsabilité des graves méfaits qu'il a commis", indique Bruno Dayez. 

Selon l'avocat, cette lettre peut être l'occasion de changer l'image qu'a l'opinion de Marc Dutroux. "L'idée c'est de démontrer qu'il n'est pas forcément le monstre froid que l'on a tendance à décrire mais qu'il a une certaine capacité à adhérer à la souffrance de ses victimes, reconnaître ses responsabilités, et faire écho qu'il n'est pas insensible aux souffrances qu'il a causé. C'est un pas qui me semble important et pour lequel le moment me paraît propice", éclaire-t-il. 


"Que l'on ne dise pas que ce sont des regrets de façade"

Cette lettre sera écrite "à quatre mains". Bien qu'elle sera écrite par Bruno Dayez, elle aura au préalable obtenu l'aval de Marc Dutroux et "sera cosignée par lui". 

Pour l'avocat, il est important de "se mettre d'accord pour que la démarche ne soit pas mal comprise". "Que l'on ne dise pas que ce sont des regrets de façade, des larmes de crocodiles. Ce n'est pas un calcul destiné à faciliter une demande de libération", poursuit Bruno Dayez.

L'avocat qualifie cette démarche de "gracieuse". "Elle sera accueillie par les victimes comme elles l'entendront. Ce sont des individus libres et capables de comprendre le message", affirme l'avocat.


Quel est l'intérêt d'une telle démarche 20 ans après les faits ?

Selon Bruno Dayez, la peine sert à punir mais devait également servir à réparer :"Je pense que lorsque l'on est dans une logique réparatrice en Belgique, on est encore dans la préhistoire. Rien n'est entrepris pour faciliter un dialogue possible entre les criminels et leurs victimes. Il est temps de mettre en chantier une réflexion sur la meilleure façon de réparer quand on a commis de graves torts".

"L'affaire Dutroux est une occasion de mettre cela en évidence car ce qui sert dans son cas est également valable dans des autres cas similaires", conclut l'avocat. 

En juin 2004, après huit ans d'instruction et trois mois et demi de procès, Dutroux avait été reconnu coupable du rapt et du viol des six fillettes et adolescentes et de la mort de Julie, Melissa, An et Eefje. Il avait été condamné à la détention à perpétuité, assortie d'une clause empêchant toute libération anticipée.

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