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Des mouvements de révolte secouent le monde depuis des mois: quels sont leurs forces et leurs faiblesses?

Catalogne, Liban, Hong Kong, les mouvements de révolte se multiplient ces dernières semaines. Tous les continents sont touchés. Comment expliquer ces vents de colère, qui ont leurs méthodes, leurs forces, mais aussi leurs faiblesses?

Elle enflamme toute la planète depuis plusieurs semaines. Au Chili, au Soudan, en Bolivie ou encore à Hong Kong, sans oublier les gilets jaunes en Europe. La colère populaire gronde. Les raisons de la contestation sont généralement très différentes, mais le fond reste toujours le même.

"Ce sont des inégalités socio-économiques et des inégalités sociales et politiques entre les différentes catégories de population. Ces classes sociales défavorisées souhaitent voir leur situation s'améliorer. Elles protestent justement par rapport à la façon dont elles sont traitées par la classe dirigeante et par les classes dominantes du pays", explique Régis Dandoy, politologue à l'Université de Louvain et à l'Université Libre de Bruxelles.

Il suffit d'une étincelle

Ces soulèvements sont à chaque fois déclenchés par une étincelle. Celle de trop. En Equateur par exemple, c’est la hausse du prix de l’essence qui a mis le feu aux poudres. Au Chili, le prix du ticket de métro. Le pain au Soudan. Ou encore une taxe sur les appels Whatsapp au Liban.

Les réseaux sociaux pour s'organiser

Le ras-le bol de la population s’organise sur les réseaux sociaux. "Oui, les mobilisations se font par les réseaux sociaux. Les échanges d'informations, les rendez-vous pour protester, les méthodes de protestation, le matériel à emporter… tout cela se fait via les réseaux sociaux. Ça facilite la communication entre les différents mouvements pour la coordination et pour l'action sur le terrain", indique Régis Dandoy.

Des forces et des faiblesses

Autre point en commun entre ces différents mouvements : l’absence de calendrier. Les révolutionnaires descendent dans la rue de manière spontanée. Il s'agit dans ce cas d'une force puisqu’ils sont difficiles à anticiper.

Mais leur principale faiblesse: c’est l’absence de leader. "Si vous n'avez pas une structure qui est là pour encadrer les mouvements, un leader qui pense à long terme sur les stratégies, les tactiques, etc. ce mouvement va soit se disperser dans différentes actions qui vont avoir des effets contre-productifs, ou alors ça va s'essouffler", analyse Régis Dandoy.

Des victoires

Ces révoltes populaires ont déjà engrangé plusieurs victoires. Au Liban, le Premier ministre a démissionné cette semaine. Dans de nombreux pays, le gouvernement a fait marche arrière, et des réformes sont prévues.

Reste à savoir si les concessions obtenues seront suffisantes aux yeux des protestataires.

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