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Sur TikTok, la tendance du « princess treatment » ne cesse de gagner en visibilité. Comptabilisant déjà plus de 240.000 vidéos, ce courant est défendu par de nombreuses influenceuses, notamment américaines, qui prônent un retour à un modèle relationnel très codifié : l’homme, protecteur et généreux, doit tout faire pour traiter sa partenaire comme une princesse.
Dans cette vision idéalisée du couple, l’homme paie l’addition, porte les valises, ouvre les portes, offre des fleurs à répétition et prend en charge toutes les décisions pratiques. La femme, elle, se laisse choyer, en échange d’une posture douce, discrète, élégante… et effacée.
Une vidéo polémique
C’est une vidéo virale postée le 21 juin par une TikTokeuse américaine, Courtney Palmer alias @jojoejoelle, qui a cristallisé les critiques. Se présentant comme une « princesse femme au foyer », elle y raconte une soirée au restaurant avec son mari, expliquant ne pas avoir prononcé un mot à l’hôtesse, ni commandé son plat elle-même.
« Tu le laisses seulement diriger et être l’homme de la situation. Il a fait la réservation, il t’emmène dîner dehors, laisse-le gérer la logistique et te traiter en princesse », affirme-t-elle. Elle précise aussi ne pas parler trop fort, éviter de prendre trop de place, et chercher à être « la plus féminine, la plus douce, la plus calme, la plus élégante et la plus charmante ».
Cette posture, bien loin d’un simple romantisme, a suscité l’indignation des internautes. « On dirait une secte ou une prise d’otages », commente un utilisateur. « Refuser de saluer ou de parler aux serveurs, c’est juste impoli », ajoute un autre.
Une vision rétrograde des relations de couple
Au-delà de la forme, c’est le fond du message qui inquiète. Si certaines voient dans le « princess treatment » une simple valorisation de la galanterie et de l’attention masculine, d’autres y lisent une injonction à l’effacement des femmes au profit d’un idéal genré, nourri de stéréotypes.
L’approche défendue par Courtney Palmer pousse à l’extrême une dynamique déséquilibrée où l’homme détient le contrôle, et la femme adopte un rôle passif. Une forme de sexisme intériorisé, selon de nombreux observateurs, dissimulée sous un vernis de luxe et de romantisme.
Cette ambiguïté est précisément ce qui rend la tendance inquiétante : elle permet à chacun de projeter des attentes parfois très conservatrices sur ce que devrait être un couple « idéal », au risque de normaliser des comportements inégalitaires dans la sphère intime.



















