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"Je ne savais pas si je pouvais en faire un deuxième" : 35 ans après son premier disque, Lenny Kravitz, bientôt 60 ans, sort un 12ᵉ album et vient de décrocher son étoile sur Hollywood Boulevard.
"Let love rule", opus rock, sort en 1989, joué et enregistré avec du matériel des années 1960/70. L'heure est au rap aux États-Unis avec les Big Daddy Kane, Gang Starr, 2 Live Crew, De La Soul ou DJ Jazzy Jeff and The Fresh Prince, ce dernier alias dissimulant Will Smith dans sa première vie.
"Je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer ensuite", confie Lenny Kravitz. L'industrie musicale lui offre une seconde chance et le New-Yorkais perce avec "Mama said" (1991), creusant le même sillon, porté par les hits "Always on the run" et "It ain't over 'til it's over". C'est le début d'une carrière clinquante avec 40 millions d'albums vendus et quatre Grammy Awards consécutifs de meilleure performance vocale masculine de rock. Les critiques initiales (imitateur du rock des années 1970) sont contrebalancées par les hommages de ses pairs aujourd'hui.
"Aller à un concert de Lenny, c'est quelque chose. Il donne dans son truc depuis des années et tout ce qu'il a fait, c'était toujours du côté du meilleur" a salué Pharrell Williams dans la revue Fader.
Et en début d'année, Barack Obama l'a intégré dans sa playlist-bilan des coups de cœur 2023, avec "Road to freedom". "C'est merveilleux, Barack Obama fait de chouettes listes, pleines de sens", savoure le chanteur, qui joue de tous les instruments sur ses disques, sauf le saxophone. L'ancien président américain n'a pas retenu par hasard ce morceau, en lien avec "Bayard Rustin", biopic de Netflix du nom d'un militant des droits civils aux USA.
"Je suis honoré d'avoir contribué à raconter cette histoire. Mes parents étaient des activistes, j'avais entendu son nom, mais je n'en savais pas autant sur lui que j'aurais dû. Tout ce que beaucoup de personnes auraient dû connaître d'ailleurs", déroule l'artiste. Ce militant afro-américain est sans doute resté dans l'ombre de Martin Luther King, dont il était l'un des stratèges, en raison de son homosexualité.
Autre honneur, en mars : Lenny Kravitz a eu droit à son étoile sur Hollywood Boulevard. Logique pour celui qui joua au piano en hommage aux disparus du 7ᵉ art aux derniers Oscars. "Si on m'offre des fleurs, j'accepte, je profite, je suis toujours là et j'ai toujours faim", sourit-il.
Cette faim, il en joue dans un post sur X où on le voit faire des abdos, haltères à bout de bras, avec pantalon en cuir, supervisé par un coach lui aussi très rock avec ses lunettes noires. Une pochade prise trop sérieusement par le New York Times, qui a interrogé des coachs désapprouvant sa gestuelle. Son physique sculpté dans les salles de fitness lui permet de s'exhiber nu dans son hôtel particulier parisien pour le clip de "TK421" (référence à un personnage de Star Wars). Ce single préfigure "Blue Electric Light", album prévu le 24 mai, deux jours avant son 60e anniversaire.
"C'est une idée de Tanu Muiño, réalisatrice du clip "Chicken Teriyaki" de Rosalía. Elle m'a dit: "Je viens chez toi, tu te lèves et te prépares". Je me dis que ça va être chiant. Mais elle me dit: "Enlève tes vêtements, je vais commencer". Et on s'est amusé comme tu le vois", brosse le chanteur.
Ainsi va Lenny Kravitz, qui enregistre sa Harley-Davidson sur le morceau "Bundle of joy" mais se montre dans le même temps soucieux de l'environnement, s'impliquant dans des concerts caritatifs pour la planète. "Aux Bahamas, où je réside souvent, depuis longtemps, je vis près de l'eau, je vois que l'océan est monté". "Les jeunes générations héritent d'une sacrée situation par rapport au changement climatique", conclut-il.