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Pedro Almodóvar, Richard Gere, Susan Sarandon ou encore Fatih Akin : au total, 380 personnalités du cinéma signent une tribune dénonçant un "génocide à Gaza", à quelques heures de l'ouverture de la 78e édition du Festival de Cannes.
La tension politique s’invite sur le tapis rouge. À la veille de l’ouverture du Festival de Cannes, une tribune publiée dans Libération et à paraître dans Variety appelle à ne pas détourner le regard de la guerre à Gaza. Signée par des figures majeures du cinéma mondial, dont Pedro Almodóvar, Richard Gere, Susan Sarandon ou encore Agnieszka Holland, elle affirme : "Nous artistes et acteur.ice.s de la culture, nous ne pouvons rester silencieux.se.s tandis qu'un génocide est en cours à Gaza".
Ce texte, qui compte 380 signataires selon ses auteurs, entend alerter sur la situation humanitaire et politique dans l’enclave palestinienne. Il dénonce un silence pesant dans le monde du cinéma, y compris à Cannes, où les voix dissidentes peinent parfois à se faire entendre.
Juliette Binoche mentionnée, puis absente
La tribune aurait d’abord inclus le nom de Juliette Binoche, présidente du jury cannois 2024, selon les informations d’un collectif à l’origine de l’initiative. Mais son nom ne figure pas parmi les 34 personnalités citées dans l’édition de Libération. Présente dès lundi sur la Croisette, l’actrice française a rejoint les autres membres du jury, dont Halle Berry et la romancière Leïla Slimani.
Interrogé sur la portée politique du Festival, Thierry Frémaux, délégué général, a tenu à rappeler : "Le festival est politique quand les artistes le sont". Il a ajouté que cette édition reflète "le monde dans lequel vivent les cinéastes", en évoquant notamment les films sélectionnés de réalisateurs iraniens comme Jafar Panahi ou Saeed Roustaee.
Une ouverture entre engagement et hommage
La cérémonie d’ouverture, prévue ce mardi soir, sera marquée par la remise d’une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro. L’acteur américain de 81 ans, critique virulent de Donald Trump, recevra un hommage qualifié de "très beau" par Thierry Frémaux. Laurent Lafitte, maître de cérémonie pour la seconde fois, a promis "d’injecter un peu d’humour" dans une soirée marquée par de fortes tensions internationales. "Cannes, c’est un cinéma souvent politique, souvent social, sociétal, un cinéma citoyen", a-t-il souligné devant la presse.
Cannes débute également dans un contexte mondial particulièrement chargé. Le festival a choisi de consacrer sa journée d’ouverture à l’Ukraine, avec la projection de trois documentaires. Et en toile de fond, une autre inquiétude : Donald Trump a récemment évoqué la possibilité d’imposer une taxe de 100 % sur les films étrangers. Une annonce qui inquiète l'industrie. "On ne laissera personne faire en sorte que le cinéma américain ne soit pas fort", a répondu Thierry Frémaux sans s’étendre davantage.
Plus de 100 films et une compétition riche
Jusqu’au 24 mai, plus de 100 films seront projetés, dont 22 en compétition pour la Palme d’or. Parmi eux : Jeunes mères des frères Dardenne, déjà doublement palmés, et Alpha de Julia Ducournau, qui vise une deuxième consécration après Titane.
La diversité générationnelle et géographique est également au rendez-vous avec les premiers pas en compétition du Chinois Bi Gan, de l’Américain Ari Aster et de la Française Hafsia Herzi.



















