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Nikos Aliagas: "La France m'a construit et l'idéal grec m'a guidé"

Surtout connu comme une star du divertissement télé avec la "Star Ac" et "The Voice", l'animateur franco-grec Nikos Aliagas, qui va diriger la matinale d'Europe 1 à la rentrée, revient à ses premières amours, le journalisme. Cheveux noirs grisonnant sur les tempes, regard brun et teint hâlé, ce fils d'émigrés grecs est devenu en un quart de siècle un animateur incontournable du PAF, et le roi des émissions musicales de TF1. Mais c'est oublier sa carrière de journaliste bien remplie.

"En presque trois décennies, j'ai été le télex man, le gars qui distribue le courrier dans les couloirs de RFI, l'animateur de télécrochet, le journaliste français qui faisait le 20 heures à Athènes, le journaliste grec qui présentait le journal français, le Monsieur Météo, le correspondant de la télévision grecque à Paris...", résume-t-il dans un livre dédié à sa fille, "Ce que j'aimerais te dire" (Nil, 2014).

"La matinale d'Europe 1 va être un retour aux sources pour lui", confie à l'AFP le producteur de "C'est Canteloup", Jean-Marc Dumontet, un proche qui décrit "un boulimique" de travail, "qui a toujours gardé sa curiosité de journaliste", et "s'est toujours mis au service des chaînes et des émissions". "Même si tout va bien dans sa vie, il a besoin de défis, il vient d'un milieu modeste et il cherche à se dépasser, comme son père le lui a appris", ajoute le producteur.

Aux commandes de la matinale d'Europe 1, Nikos continuera à présenter "The Voice", des soirées événementielles sur TF1 ainsi que le magazine dominical de reportages "50 Minutes Inside", mais sera remplacé par Alessandra Sublet dans "C'est Canteloup". Né en mai 1969 à Paris, l'enfance de Nikos (abréviation de Nikolaos, son prénom pour l'état civil) est nourrie de la langue et de la culture grecques, et les leçons de philosophie que lui transmettent ses parents, Andréas et Haroula.

Dans son livre témoignage, il célèbre sa double nationalité : "La France m'a construit et l'idéal grec m'a guidé". Nikos Aliagas doit à cette double culture son talent pour les langues qui lui permet, après des études littéraires à la Sorbonne, de devenir journaliste au début des années 1990. Il travaille notamment à RFI, avant de rejoindre la chaîne d'info Euronews en 1993.


Passion de la photo

En 1998, il se fait remarquer comme chroniqueur dans "Union Libre", magazine sur l'Europe animé par Christine Bravo sur France 2. Il présente aussi le JT de la chaîne grecque Alter de 1999 à 2003. L'accélérateur, et le tournant vers le divertissement, intervient en 2001: TF1 le recrute pour animer la Star Academy, émission phare qui lui assure une exposition maximale.

Maître de cérémonie de la "Star Ac" jusqu'en 2008, il continue à travailler parallèlement en Grèce. Il s'impose comme une valeur sûre de TF1, avec en 2007 le magazine "50 minutes inside", auquel s'ajoute en 2010 "20H C'est Canteloup" (devenu "C'est Canteloup"), et, depuis 2012, "The Voice".

Habitué à courir de studios d'enregistrement en plateaux, souvent un pied en France, l'autre en Grèce, il revient en 2009 à son média d'origine, la radio, à la matinale de NRJ. Puis intègre Europe 1 en 2012, où il anime depuis deux ans une quotidienne, "De quoi j'ai l'air".

Il consacre une grande partie de son temps libre à la photographie, une de ses passions. Ses portraits en noir et blanc, qu'il s'agisse de stars ou de vieillards aux traits burinés croisés au détour d'un séjour en Grèce, ont été exposés dans plusieurs pays. S'il ne s'épanche pas sur ses préférences politiques, l'animateur s'est opposé publiquement à Alexis Tsipras lors du référendum de 2015 remporté haut la main par le Premier ministre grec.

Côté vie privée, l'animateur et sa compagne Tina Grigoriou, elle aussi d'origine grecque, ont deux jeunes enfants, Agathe et Andréas.

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