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En janvier dernier, Jacques, un informaticien retraité, reçoit un appel. C’est une personne qui dit représenter l’application Itsme. « Il avait une voix très distinguée, très posée et me dit de faire des manipulations sur Itsme, raconte Jacques. Je prends mon GSM, j’ouvre Itsme. »
Le retraité s’exécute et l’homme raccroche. Jacques a été victime de phishing. Il a confirmé une transaction via Itsme sans savoir de quoi il s’agissait. En réalité, un escroc a contracté un crédit de 2 428 € à son nom. La société de financement Buy Way lui réclame cette somme avec des intérêts. « Selon eux, c’est moi qui avais fait la faute de répondre », rapporte Jacques. « En plus, je suis informaticien donc c’est bête de se faire arnaquer. J’étais par fort fier », confie-t-il.
La victime a porté plainte à la police, prévenu la société de crédit et fait intervenir le médiateur qui lui a donné raison. Mais Buy Way refuse d’annuler ce crédit. Jacques s’est alors tourné vers Boomerang. Une entreprise qui aide les victimes de phishing à se faire rembourser.
« La législation dit qu’à partir du moment où un client bancaire notifie à la banque qu’il s’agit d’une transaction non autorisée, la banque doit rembourser immédiatement », assure Jean-Philippe Gakwaya, directeur de la société Boomerang.
Alors pourquoi les banques ne remboursent-elles pas toujours les clients lésés ? « La banque examine les circonstances concrètes afin de déterminer s’il y a eu ou non une faute du client. Sur cette base, elle décide s’il y a lieu de rembourser. Cela s’apprécie toujours au cas par cas. Il n’y a pas d’exemples concrets », écrit le porte-parole de Febelfin, Fédération du secteur financier.
Les dossiers se retrouvent souvent devant la justice.
« Oui, j’ai toujours espoir, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver », dit Jacques.
La procédure dure un an, voire deux ans en cas d’appel.

















