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Sur la piste de l’aéroport de Charleroi, les douaniers ne laissent rien passer. Avec l’appui d’un chien renifleur et d’un scanner mobile venu spécialement de Bierset, ils contrôlent directement les bagages à leur arrivée. Objectif : repérer les valises suspectes, notamment celles contenant trop de cigarettes ou de l’alcool au-delà des limites autorisées.
Un vol en provenance de Tenerife dans le viseur
Ce jour-là, c’est un vol en provenance de Tenerife qui est ciblé. « C’est un territoire fiscal spécial », rappelle Alban, douanier depuis 11 ans. « Les passagers ne peuvent rapporter qu’un litre d’alcool et une seule cartouche de cigarettes. Ce sont les mêmes limites qu’un pays tiers. » Le scanner révèle rapidement une valise contenant plusieurs paquets de cigarettes.
Pour garantir le respect de la procédure, les douaniers laissent les passagers récupérer leurs bagages avant d’intervenir. « On doit leur donner la possibilité de déclarer ce qu’ils transportent », précise Alban. « S’ils ne le font pas, là, c’est une infraction. »
Des règles mal connues du grand public
Dans le terminal, les agents attendent discrètement le propriétaire de la valise. Fabrice, autre douanier présent sur place, explique que ce type d’opération est devenu régulier : « On essaye de le faire environ une fois par mois, principalement sur les vols hors Union européenne ou issus de territoires fiscaux spéciaux. »
Un malentendu fréquent : de nombreux voyageurs pensent revenir d’Espagne, sans savoir que certaines îles comme Tenerife sont soumises à des règles fiscales spécifiques. « Ils pensent qu’ils partent en Espagne, alors que Tenerife est un territoire fiscal spécial. Ils disent : ‘Je reviens d’Espagne’, mais ils ne savent pas que ça change tout au niveau des quantités autorisées », explique Fabrice. Et de préciser : « Dans le cas de Tenerife, les personnes ont droit à une franchise de 200 cigarettes. C’est la même que pour les pays hors Union européenne, alors qu’en Europe, ils peuvent revenir avec 800 cigarettes. » Il recommande aux voyageurs de bien se renseigner avant leur retour en Belgique, notamment via le site du SPF Finances.
La valise repérée contenait finalement huit fois la quantité autorisée de cigarettes. Après explication, les passagères concernées acceptent de régler une amende à l’amiable. « Elles ont payé un peu plus de 500 € pour abandonner les cartouches », explique Fabrice. « C’est un règlement simple, sans trace judiciaire. Il n’y aura ni procès, ni casier. »
Mais si les voyageurs avaient refusé de payer, les conséquences auraient été bien plus lourdes. « Dans ce cas, la personne n’a droit à aucune cartouche. Et là, ce sera un procès-verbal avec une amende entre cinq et dix fois plus chères », avertit Alban.
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